A Pékin, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez prône un "ordre commercial équitable"
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a été reçu lundi par le président chinois Xi Jinping à Pékin, où il a plaidé pour un "ordre commercial équitable", alors que s'exacerbent les tensions entre la Chine...
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a été reçu lundi par le président chinois Xi Jinping à Pékin, où il a plaidé pour un "ordre commercial équitable", alors que s'exacerbent les tensions entre la Chine et l'Union européenne dans plusieurs secteurs économiques.
M. Xi a appelé Madrid et Pékin à "promouvoir conjointement le développement de l'IA (intelligence artificielle), de l'économie numérique, des énergies durables et d'autres domaines de haute technologie", selon la chaîne publique chinoise CCTV.
"J'espère que l'Espagne continuera à fournir un environnement commercial juste, équitable, sûr et non discriminatoire aux entreprises chinoises qui investissent et opèrent en Espagne", a déclaré le président chinois.
Un peu plus tôt lundi, le Premier ministre espagnol avait affirmé: "l'Espagne veut continuer à renforcer ses relations avec la Chine", à son homologue Li Qiang qui l'a reçu au palais du Peuple, grand bâtiment officiel situé au bord de la célèbre place Tiananmen.
Mais pour cela, il a appelé à "défendre ensemble un ordre commercial équitable, dans le plein respect du cadre multilatéral et en gardant nos marchés ouverts, ce qui permettra à nos économies de croître et profitera à nos industries et à nos citoyens", selon un message publié sur le réseau social X.
La visite de M. Sanchez intervient dans un contexte de recrudescence des tensions commerciales entre l'UE et la Chine, la Commission européenne ayant lancé ces derniers mois une série de procédures visant le géant asiatique.
Le dossier le plus épineux est celui des véhicules électriques chinois vendus dans les pays de l'UE. La Commission a annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla, qui possède une usine à Shanghai.
Liens forts
Le lendemain, la Chine annonçait l'ouverture d'une enquête sur des pratiques commerciales de l'Union européenne jugées déloyales concernant certains produits laitiers importés. Elle a lancé une procédure similaire sur les importations de porc et de produits à base de porc en provenance de l'Union européenne.
L'Espagne est le plus grand exportateur européen de produits à base de porc vers la Chine, avec plus de 560.000 tonnes exportées l'an dernier, pour une valeur totale de 1,2 milliard d'euros, selon l'organisation interprofessionnelle Interporc.
Au premier jour de sa visite, Pedro Sanchez s'est voulu conciliant, appelant au "dialogue" et à la "coopération" avec la Chine. Inaugurant le forum économique Chine-Espagne à Pékin, le dirigeant socialiste a salué les "liens forts" qui unissent les deux pays.
"Même sur les sujets où nos positions ne sont pas exactement les mêmes, nous maintenons une volonté constructive de dialogue et de coopération", a-t-il déclaré, selon une vidéo publiée sur X.
"Nous nous engageons à développer un programme positif et à trouver des solutions consensuelles qui profitent à toutes les parties", a-t-il ajouté.
Relation équilibrée
Pedro Sanchez a ensuite rencontré le Conseil consultatif des entreprises Chine-Espagne, qu'il a qualifié d'"exemple de l'engagement mutuel pour renforcer et approfondir les relations commerciales et d'investissement entre nos deux pays".
"Notre objectif est clair: promouvoir une relation équilibrée, fondée sur le respect et la réciprocité, et bénéfique pour les deux nations", a-t-il assuré.
Le Premier ministre espagnol avait été reçu par M. Xi lors de sa dernière visite en Chine en mars 2023 et avait participé au Forum Boao d'Asie - l'équivalent du Forum économique mondial de Davos - sur l'île chinoise de Hainan.
Il sera à Shanghai mardi et mercredi, où il doit rencontrer des dirigeants et hommes d'affaires et aussi inaugurer un institut Cervantès, centre culturel espagnol.
Son arrivée en Chine survient peu après l'arrivée en Espagne du candidat de l'opposition vénézuélienne à la présidentielle de juillet, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui conteste la réélection de Nicolas Maduro.
Samedi, lors d'une réunion de la direction du Parti socialiste, qu'il dirige, Pedro Sanchez a assuré que l'Espagne "(n'allait) pas abandonner" M. Gonzalez Urrutia, qualifié de "héros". Le pays va lui accorder l'asile.
La Chine entretient quant à elle des liens privilégiés avec le gouvernement de Nicolas Maduro.
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