A Outreau, Vossloh fait peau neuve
Vossloh-Cogifer termine ses investissements de réindustrialisation sur son site d’Outreau engagés il y a trois ans. Spécialisé dans la réalisation de pièces pour le ferroviaire, le groupe a vécu une période compliquée en raison de la pandémie. Malgré le contexte, l’entreprise a poursuivi son plan et cherche par ailleurs à résoudre son problème de voisinage. Entretien avec ses cadres.
Trois ans de chantier plus tard, le site de l'ex-Manoir industrie (racheté par l’allemand Vossloh en 2013) se «réindustrialise»... C’est d’abord un redimensionnement du site, qui passe de 45 à 25 000 m² de bâti.
«C’est une réindustrialisation complète du site, fonderie, ateliers d’usinage, de soudure. La première phase a commencé en 2018. Beaucoup de démolition et de reconstruction. Puis les ateliers, en 2019 et 2020. L’effet Covid, c’est sur le planning. On a transformé et continué de livrer nos clients. On a même un peu augmenté en volume», explique David Souilah, directeur général de ce site qui ne fut à l’arrêt que sept jours en 2020. Depuis, une petite équipe gère les questions sanitaires et de nettoyage pour respecter les consignes réglementaires. «On a perdu entre 10 et 15% de productivité», précise David Souilah.
Nouvelle fonderie, nouvelles machines…
Pour autant, si la tendance reste incertaine, elle n'est pas négative : le groupe allemand a recentré ses 33 sites (dont 3 en France) vers leurs spécialités, et Outreau a pu bénéficier de trois nouvelles machines pour les cœurs de voie. «Ça limite les flux», explique Patrick Laudamy, directeur Key Components. L’année 2021 est «molle. Le carnet de commandes est un peu en baisse, il y a quelques reports aussi. Les projets glissent. Mais le marché ferroviaire reste porteur, les Etats investissent, la SNCF a conservé ses budgets d’investissement, il y a des projets de tramway également», indique David Souilah.
Ainsi, l’anticipation les conduits à imaginer la relation clients de demain, de plus en plus basée sur l’expertise et l’interconnexion avec ceux-ci, «jusqu’à la simulation des performances sur les matériaux. On est clairement dans le 5.0», précise Patrick Laudamy. Fabrication additive, robotique, réalité virtuelle ou augmentée, logiciels de conception, contrôle non destructif ? On n’en saura pas plus, sauf que le groupe planche sur des questions d’économie circulaire à propos de ses pièces, de consommation d’eau via ses très grandes toitures, ou d’énergie renouvelable sur le site.
... et lutte contre le bruit
Quant au bruit qui gênait le voisinage (l’usine est en ville), l’idée d’un mur a été abandonnée au profit d'une isolation phonique supplémentaire dans les bâtiments reconstruits et carénés. Vossloh aura investi 35 millions d’euros et conservé ses 230 emplois.