Économie circulaire

À Morcourt, Gestpal recycle les palettes

Fondée en 1998, l’entreprise Gestpal est spécialisée dans la collecte, la réparation et la fourniture de palettes, à moindres coûts. Portrait de cette entreprise, pour qui, l’économie circulaire n’a pas de secret.

Gestpal a été créé en 1998, cette année, l’entreprise célèbre ses 25 ans avec un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros. ©Gestpal
Gestpal a été créé en 1998, cette année, l’entreprise célèbre ses 25 ans avec un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros. ©Gestpal

Depuis sa création, il y a 25 ans, Gestpal envoie du bois. L’entreprise, basée à Morcourt, collecte fourni et répare des palettes. « Chaque année, nous collectons près de 200 000 palettes endommagées auprès d’entreprises, de magasins, d’hôpitaux ou de commissariats…, introduit Julien Josinski, le dirigeant, qui a repris l’affaire familiale en 2012, avant de poursuivre : Une fois récoltées, nous réparons ces palettes au cœur de nos ateliers, avant de les revendre à nos clients, à des prix défiant toute concurrence. » La boucle est bouclée. Les palettes endommagées sont remises sur le marché, dans un rayon de 100 kilomètres autour de Gestpal.
Cette économie circulaire vertueuse a le vent en poupe. La société de Julien Josinski affiche un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros en 2022. « Dans les années 2010, nous nous sommes fait peur. La trésorerie était au plus bas. Je suis ravie de voir que l’entreprise est à nouveau sur de bons rails. Nous avons rattrapé notre retard » affirme le dirigeant. Et ce n’est peu dire, la société à la vingtaine de salariés, est même sollicitée par des clients, qui se trouvent bien au-delà des frontières de l’Oise. « Pour le moment, je ne peux pas accepter de travailler avec des clients qui se trouvent à plus de 100 kilomètres de Morcourt, ce ne serait pas en adéquation avec nos valeurs écologiques. Cependant, implanter des agences dans d’autres départements, pourrait être une solution » confie Julien Josinski. Si les demandes continuent de croître, dans les prochaines années, Gestpal pourrait changer de modèle.

Une entreprise vertueuse

En effet, ce qui anime la structure, c’est le réemploi, l’écologie. Pour preuve, le dirigeant n’a pas hésité à installer des panneaux solaires. Au total, 80 000 euros ont été investis. « Nous avons fait le bon choix. Cette année, nos factures auraient été multipliées par trois. Grâce aux panneaux solaires, qui délivrent 36 KWh, nous sommes autonomes en énergie de 8 heures à 18 heures », assure Julien Josinski. De plus, pour ne générer aucuns déchets, les palettes qui ne sont pas réparables par l’entreprise, sont broyées par un de ses prestataires. Les copeaux de bois sont ensuite utilisés pour alimenter la chaudière de la Zup de Saint-Quentin, qui se trouve à deux kilomètres de Gestpal. La société s’intègre parfaitement dans son environnement.

De nombreux projets dans les cartons

Si la structure semble au plus haut, il reste en réalité de nombreux projets dans les cartons. Tout d’abord, le dirigeant aimerait améliorer les conditions de travail de ses salariés. Ainsi, à terme, l’entreprise pourrait investir dans des systèmes de maintien et d’aide à la manipulation des palettes. « J’aimerais qu’en 2030, nous puissions faire notre métier, sans porter de palettes », explique Julien Josinski. Ensuite, l’entreprise qui souffle ses 25 bougies, veut gagner en visibilité. Cela passe par la refonte du site Web de la société et par l’ajout d’une charte graphique sur sa flotte de véhicules. Enfin, Julien Josinski souhaite travailler avec le monde carcéral. « L’idée, c’est que des prisonniers en fin de peine réalisent des palettes pour nous. En échange, ils sont rémunérés. » Ce projet pourrait être effectif en septembre. Pour l’ensemble de ces projets, Gestpal prévoit une enveloppe de 2 millions d’euros.