À Metz, Delphine Chabaud valorise l’humain au cœur des transitions professionnelles

C’est dans la Sarthe, au Mans, que naît Orientaction, le 15 novembre 2008, créé par Jacques Bremon et le docteur Émeric Lebreton. À l’époque, le premier, âgé de 56 ans, est consultant en ressources humaines. Le second, 28 ans, est enseignant chercheur en psychologie. Deux générations, deux trajectoires, mais une même idée : proposer un service d’orientation privé aux lycéens et étudiants. Cela en adéquation avec la personnalité, les motivations des jeunes et les réalités du monde de l’entreprise. Rapidement, l’activité prend son envol. Orientaction élargit son public en proposant des prestations d’orientation aux adultes et aux seniors. Il est sélectionné, en 2009, parmi les 100 projets les plus prometteurs de l’Union européenne dans la catégorie innovation sociale. Depuis, le groupe a essaimé partout sur le territoire. En 2023, Orientaction, ce sont plus de 550 agences en France métropolitaine, dans les DOM-TOM et en Suisse, plus de 800 consultants répartis dans les territoires, quelque 60 000 personnes accompagnées dans leur orientation professionnelle, un réseau de 2 000 cabinets de recrutement partenaires, des collaborations avec de grandes écoles et universités.

Comme un révélateur pour beaucoup...

Une histoire, des résultats probants, des valeurs ancrées et une méthodologie comme boussole. Adrien Quentin, responsable Business Développement au sein du groupe, dont la mission est d’accompagner les consultants, le rappelle : «Nous centrons notre travail sur la personne et la relation humaine. L’approche tient à la fois compte des aspects professionnels mais aussi personnels. Ecoute, accompagnement opérationnel et psychologique : cette façon séduit de plus en plus de salariés, mais aussi des jeunes et des retraités. Nous aidons le plus possible.» Dans la prise en compte des femmes et des hommes dans leurs aspirations et leur environnement, Orientaction se situe, 15 ans après son lancement, au centre d’enjeux sociétaux majeurs. La période pandémique, confinements en particulier, a provoqué une large et intense introspection individuelle et collective. Ce désir d’un autre avenir, de changement, longtemps considéré, par beaucoup, comme un plafond de verre, quelque chose inatteignable, a été un révélateur. Et si je le faisais ? Si j’osais ? Comme des ambitions trop longtemps enfouies et inhibées. Adrien Quentin confirme cette observation : «Les gens se sont posés à ce moment-là de vraies questions, sur eux-mêmes, sur le sens de leur quotidien, particulièrement quant à leur investissement professionnel. À quoi je sers ? Que fais-je là ? Pour aller où ?»

Prendre le temps...

Ainsi, les équipes d’Orientaction s’évertuent à répondre à une demande croissante. Pour cela, elle a développé des outils. Aide à l’orientation scolaire, coaching, soutien dans la VAE, aide à la création d’entreprise, Outplacement. Adrien Quentin poursuit : «Quel que soit la demande, nous ne dévions pas de notre méthodologie qui est d’abord de mettre en adéquation la personne avec son projet, en mesurant leur cohérence.» Un accompagnement demande du temps. Sans doute à rebours de l’ultra rapidité par laquelle est régie notre corpus collectif, à l’heure de la connexion permanente, de immédiateté en toute chose et à tout propos. Il y a nécessité de prendre du recul sur soi-même, de s'écouter, d'entendre ses aspirations. Adrien Quentin a cette formule : «Nous avançons avec bienveillance. Beaucoup de gens ont besoin d’optimisme.» Dans la palette de prestations proposées par Orientaction figure le bilan de compétences, reconnu pour son efficacité technique, mais moins pour ses bienfaits. Ceux-ci ne sont que trop rarement mis en lumière. En collaboration avec le cabinet Asterès, Orientaction s’est intéressé à cet élément grâce à des études «avant/après», via une enquête menée auprès de 633 personnes ayant bénéficiées de l’accompagnement du groupe Orientaction.

Le bilan de compétences, positif pour la santé mentale et l'économie

Dans le même temps, sont évalués les effets du bilan de compétences sur le bien-être et les parcours professionnels. Ces effets directs sont ensuite traduits en productivité annuelle à partir de la littérature économique et médico-économique. Les personnes interrogées témoignent d’une nette amélioration sur les huit indicateurs de bien-être, et ce, quel que soit leur parcours professionnel. L’effet du bilan de compétences seul (hors changements de situation) est le plus fort avec une satisfaction professionnelle qui augmente de 71 %. Si les employés gagnent non seulement en satisfaction, ils retrouvent aussi de l’adéquation avec les valeurs de l’entreprise et les compétences mobilisées (+ 18 %). Ils sont également moins stressés (- 38 %), moins fatigués et leur estime de soi est aussi moins mise à mal (- 48 %). Des effets positifs qui se traduisent aussi sur la vie de l’entreprise réduisant drastiquement les situations de conflit (- 30 %) avec la hiérarchie quand 72 % d’entre eux disent entretenir désormais de bon rapport avec elle (contre 39 % avant). Une fois les résultats sur la santé mentale avérés, le cabinet s’est soucié de traduire cette amélioration du bien-être au regard des résultats de l’entreprise. L’effet économique estimé à partir de cette amélioration à montrer que la productivité était passée de «déficiente» à «comparable ou légèrement supérieure à la normale». L’effet du bilan de compétences seul (hors changement de situation professionnelle) est estimé à 15 400 € d’équivalent monétaire tandis que l’effet avec changement de métier et d’entreprise est estimé à 27 300 €. Cet effet constitue un équivalent monétaire de différents gains, de production ou de qualité pour l’entreprise, de temps de travail pour l’actif ou encore de dépenses effectives. En outre, la baisse de l’absentéisme a un impact budgétaire direct pour l’Assurance maladie avec une baisse moyenne de 452 € par an en indemnités journalières. Dans son maillage territorial construit au fil des années, Orientaction a essaimé récemment dans l’Est de la France. En Moselle, plusieurs implantations : Augny, Yutz, Sarreguemines, Moulins-lès-Metz, Richemont et Metz.

Donner confiance, valoriser, épanouir...

C’est justement dans l’espace messin que Delphine Chabaud a pris attache avec Orientaction pour en devenir la consultante référente. Adrien Quentin la définit comme «une personne solaire, en adéquation avec nos valeurs.» L’intéressée, depuis 14 ans, a façonné un parcours riche de rencontres et d'expertise dans des projets comme des plans de sauvegarde de l’emploi, de départ volontaire, de ruptures conventionnelles collectives, les contrats de sécurisation professionnelle et les marchés publics. Elle a aussi travaillé avec des personnes en situation de handicap, fructifié des coopérations avec plusieurs cabinets en tant que consultante, coordinatrice, formatrice et conseillère, multi-certifiée, notamment en évolution professionnelle. C’est à l’été 2022 qu’elle a porté sur les fonts baptismaux sa propre structure. Indépendante, elle évoque son quotidien aux côtés de ses salariés en quête de solutions d’évolution, pour dénouer un nœud cornélien, débloquer un frein pour aller plus loin. Les termes de Delphine Chabaud sont volontiers chaleureux, enjoués. Comme animés par une appétence forgée d’empathie. «Je suis là pour donner, redonner confiance, valoriser, revaloriser. L’objectif, c’est que la personne trouve ou retrouve un épanouissement. Plus que jamais, la recherche du bien-être, du sens au changement, est indispensable. Il suffit d'un déclic souvent», affirme-t-elle. Plus qu’une méthodologie, un état d’esprit et cette volonté de transmettre. Un moteur assurément. Un authentique rayon de soleil dans la sphère de l'accompagnement de carrière.