A Lille, tout le tourisme sera logé à la même enseigne
Grâce au département du Nord, sur une idée de Patrick Kanner, dans quelques mois tous les acteurs du tourisme partageront un immeuble place Rihour à Lille, en face du vieux palais des ducs de Bourgogne.
Quand dans les années 60 commençait la rénovation du Vieux-Lille, rares étaient ceux qui auraient parié sur l’avenir touristique de la région Nord-Pas-de-Calais. Tout juste consentait-on à parler du Boulonnais, de la Flandre ou de l’Avesnois.
De là à imaginer, en plein centre de Lille, un immeuble de 3 000 m² entièrement consacré au tourisme, avec, en rez-de-chaussée, une immense vitrine, il y avait un pas que nul n’aurait osé franchir. Et pourtant, telle est la réalité de 2015, une seule adresse pour le Comité régional du tourisme (CRT), l’Agence de développement et de réservation touristiques du Nord, l’Union départementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative du Nord et l’Association pour la mise en valeur des espaces fortifiés du Nord-Pas-de-Calais.
Grande visibilité. Dans quelques semaines, l’office du tourisme de Lille, qui accueille les visiteurs au rez-de-chaussée de la chapelle de Rihour, va traverser la rue pour s’installer dans l’immense bas de l’immeuble bâti dans les années 80, à l’angle de la place, et récemment rénové et transformé par l’architecte Hubert Maes.
Les six niveaux ont été loués par le Conseil général du Nord, sur une idée de son ancien président, Patrick Kanner, qui a voulu réunir là tout ce que la région compte de forces vives en matière de tourisme. Vont donc s’installer le Comité régional, l’Agence de développement et de réservation touristique Nord, l’Union départementale des offices de tourisme et des syndicats d’initiative, l’Association pour la mise en valeur des espaces fortifiés mais aussi le service tourisme de la Région Nord-Pas-de-Calais, l’association des Gîtes de France du Nord et bien sûr l’office de tourisme et des congrès de Lille.
Plus qu’une colocation. Cette réunion sous un même toit n’a rien d’une simple cohabitation ou d’une simple colocation, pas plus que d’une fusion, mais est une expérience unique en France puisque chaque structure sera éclatée et ses salariés, réunis dans des pôles de compétence. Ainsi, à chaque niveau correspondra une activité réunissant les salariés des structures occupantes. Par exemple, à la réservation travailleront ensemble le CDT, le CRT et les autres acteurs.
Cette démarche est particulièrement innovante et importante quand on sait que le tourisme dans la région représente 39 000 emplois, dont 24 000 dans le seul département du Nord. C’est dire le poids économique du tourisme, un poids économique réparti sur une multitude de petites entreprises relevant essentiellement du commerce et de l’artisanat. Pour tous ces opérateurs, tout retrouver à la même adresse sera une simplification considérable. Il suffira de s’adresser au pôle de compétence concerné pour trouver l’interlocuteur idoine. A une époque où l’on cherche des économies d’échelle et des gains de productivité, cette mutualisation hors du commun à ce niveau va être observée de près. Plus de tourisme non plus sans données informatiques, lesquelles vont être centralisées dans l’Atelier, extension numérique de la Maison du tourisme.
Reste deux étapes à franchir : celle de la métropolisation depuis la création de la MEL et celle de l’intégration du Pas-de-Calais à ce dispositif innovant. Et surtout pas de tourisme sans accueil. L’immense rez-de-chaussée offrira une vitrine à tous les acteurs touristiques de la région avec, bien sûr, en renfort la plus haute technologie et à l’étage un guichet unique pour les professionnels.
Quelques repères
Le tourisme représente 39 000 emplois dans la région.
Le CA de l’hôtellerie en 2013 a été de 440 M€ et de 72,6 pour l’hébergement en plein air.
Entre 2010 et 2012, 197 M€ par an ont été investis dans le secteur touristique.
La ville de Lille à elle seule a accueilli en 2012 plus d’un million de touristes.
Le tourisme dans la métropole lilloise représente 12 300 emplois, la moitié du département.
La Maison du tourisme hébergera aussi une ruche d’entreprises.