Agnès Pannier-Runacher à Lens pour la reconquête industrielle
Le 25 avril, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, était à Lens pour participer au comité de pilotage accompagnant le rebond industriel dans les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et d’Hénin-Carvin.
Au lendemain des résultats de l’élection présidentielle, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie encore en poste pour quelques jours, s’est rendue à la sous-préfecture de Lens. Elle a participé au comité de pilotage, qui a pour objectif d’accompagner le rebond industriel dans les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et d’Hénin-Carvin. Deux heures de réunion riches en informations.
Ce dispositif de reconquête industrielle des communautés d’agglomération de Lens-Liévin et d’Hénin-Carvin, lancé le 16 mars dernier, s’inscrit dans le cadre du programme «Territoires d’industrie». Il prévoit le déploiement d’experts sur les agglomérations, en lien étroit avec les chefs d’entreprise, élus et collectivités, afin d’élaborer une stratégie industrielle, identifier des projets et les accélérer. Après un mois d’études sur le terrain, les experts ont rendu leurs premières conclusions.
«Nous avons rencontré 44 industriels du territoire, et nous avons identifié 29 projets qui n’ont pas encore reçu d’aides de l’Etat et qui méritent d’être soutenus, car ils vont dans le sens de la transition écologique et/ou sont vecteurs d’emploi et donc de dynamisme pour les agglomérations de Lens-Liévin et Hénin-Carvin», a introduit Agnès Pannier-Runacher. Si ces projets venaient à voir le jour, au total 158 millions d’euros devraient être investis et 300 emplois créés dans la région.
«Les projets d’Ireos et de Moy Park coûtent, à eux deux, 95 millions d’euros. Les autres entreprises ont en moyenne besoin de 2 millions d’euros pour que leurs projets voient le jour», a poursuivi la ministre.
Des projets divers et variés
Parmi ces entreprises que le gouvernement souhaite soutenir, les projets sont divers. Certaines sociétés souhaitent investir en faveur de la transition énergétique, d’autres veulent s’agrandir, mais il y en a également qui souhaitent améliorer leurs appareils productifs... À l’image de la Brasserie Castelain, située à Bénifontaine, qui souhaite augmenter sa capacité de production. Pour cela, elle a pour idée d’améliorer sa ligne de conditionnement, un projet à près de 5 millions d’euros. À cela, s’ajoute l’envie d’installer une unité de prétraitement des eaux et une unité de décarbonation, pour un total de 4 millions d’euros. Soit 9 millions d’euros pour le projet global.
La société L’Artésienne, de son côté, souhaite diversifier son offre. Basée à Liévin, cette imprimerie voudrait s’orienter vers la proposition de services numériques à ses clients. Dernier exemple, l’entreprise AMD, basée à Rouvroy, spécialisée dans la fabrication de couches pour adulte, a pour objectif de diversifier son marché en se lançant dans la fabrication de couches pour enfant. Un projet à 8 millions d’euros, avec 30 emplois à la clé.
Un manque de main-d’oeuvre criant
Le fait que bon nombre d’entreprises souhaitent investir prouve, selon les experts, que le territoire ne perd pas son dynamisme. Si cela réjouit les organismes locaux, ceux-ci émettent toutefois un bémol : comment trouver 300 salariés alors que le secteur de l’industrie est en manque de main-d’œuvre ? Réponse d’Agnès Pannier-Runacher : «Nous allons voir comment nous pouvons ensemble redorer l’image de l’industrie. Nous allons créer des fiches de postes claires avec les compétences nécessaires, afin de recruter plus vite, et nous allons amplifier les démarches des centres de formation. L’idée est que nous travaillions main dans la main.» Rendez-vous est fixé pendant la semaine du 23 mai pour parler de l’avancement de la mission.