A la recherche de techniciens de maintenance

1 500 jeunes en alternance et jusqu’à plusieurs milliers de postes vacants de mécaniciens d’engins de chantier sont à pourvoir sur toute la France. Salti, entreprise nordiste spécialisée dans la location de matériel pour le BTP, n’est pas épargnée par cette pénurie de profils.

Louis Florent et Thomas Damarez sont techniciens de maintenance, en CDI, chez Salti.
Louis Florent et Thomas Damarez sont techniciens de maintenance, en CDI, chez Salti.

Certains secteurs, rares, ne sont pas concernés par le chômage mais connaissent une toute autre difficulté : le nombre trop peu élevé de candidats. Pourtant, de nombreuses entreprises régionales sont à la recherche de mécaniciens spécialisés en engins de chantier. A l’instar de Salti, loueur professionnel de matériel de BTP, basé à la ZI de la Pilaterie à Marcq-en-Barœul. «Nous avons actuellement six postes à pourvoir pour nos différentes agences, dont un à Lomme, renseigne Barbara Thesse, DRH de la société Salti. Parallèlement, nous formons dix jeunes en alternance sur nos sites de Paris et de Lomme et nous avons recruté six jeunes en alternance qui vont commencer leur formation prochainement.» Pour cette rentrée, des places sont encore disponibles. L’entreprise recrute les jeunes apprentis en collaboration avec l’institut Nicolas-Barré à Armentières. «Même eux n’arrivent pas à remplir leurs classes», concède Barbara Thesse.

Barbara Thesse, DRH chez Salti et Hervé Rebollo, délégué général de DLR.

Phrase à mettre en gros entre guillemets dans le texte (page 15)

«C’est un marché porteur non délocalisable et où il n’y a pas de licenciement»

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Une filière méconnue

Ce n’est pas faute de communiquer sur le sujet. «Nous avons lancé plusieurs campagnes de communication, distribué de la documentation, et présenté le métier sur différents salons et à travers un bus découverte qui a sillonné toute la France. Mais nous n’arrivons pas à inverser cette tendance», souffle Hervé Rebollo, délégué général de la fédération nationale des matériels de construction et de manutention (DLR). La filière ne serait pas assez fléchée et peu de conseillers d’orientation l’évoqueraient. «Pourtant, c’est un marché porteur non délocalisable et où il n’y a pas de licenciement», ajoute Hervé Rebollo. «Et le salaire est intéressant, puisque la rémunération varie de 1 800 à 2 000 euros selon l’expérience», précise Barbara Thesse. La fédération invite les services publics de l’emploi et de l’orientation à relayer davantage les informations relatives aux filières en pénurie de candidats.

Phrase à mettre en gros entre guillemets dans le texte (page 16)

«179 entreprises régionales concernées»

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Un métier technique, riche en perspectives

La plupart des jeunes intéressés par la mécanique s’orientent en grande majorité vers le secteur automobile. «Ce métier n’est pas mis en valeur dans les lycées et centres de formation, témoigne Thomas Damarez, mécanicien d’engins travaux publics depuis quatre ans chez Salti. Moi, j’ai toujours voulu faire ce métier. C’était à moi de rechercher la formation adéquate.» Pour Louis Florent, jeune mécanicien de 20 ans, il lui a fallu trouver lui aussi l’école qui dispense cette formation. «Je ne connaissais pas ce métier avant de l’exercer, raconte-t-il. J’ai commencé par faire de la maintenance industrielle, puis j’ai décroché une alternance chez Salti.» Il a poursuivi notamment par une formation en hydraulique et en électronique, avant d’être embauché en CDI il y a neuf mois. «C’est un métier très varié où il n’y a pas de routine. Je fais de la vérification et de la réparation de matériel, je m’assure du planning journalier pour les clients et je me déplace dans toutes les agences Salti en France pour faire de la maintenance», détaille Louis Florent.

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L’alternance, la voie royale

Les postes sont aussi bien accessibles à un niveau Bac pro, BTS ou licence. «Aujourd’hui, un CAP mécanique ne suffira plus, car il y a de plus en plus d’électronique, explique Hervé Rebollo. L’alternance reste la voie la plus adaptée car, pendant deux ans, l’apprenti est en immersion.» En attendant, pour combler le manque d’effectif, Salti sous-traite une partie de sa maintenance. «Mais le problème reste le même, car les sous-traitants manquent eux aussi de techniciens», pointe Barbara Thesse. Certains techniciens agricoles changent de secteur pour se diriger vers ce secteur de la maintenance d’engins de chantier, où il y a plus d’offres

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Un secteur porteur

Pour la France, le secteur (constructeurs, distributeurs, réparateurs et loueurs de matériels de manutention) pèse 11 milliards de chiffre d’affaires et 43 263 salariés. Pour la région, il représente 940 M€ et 4 030 salariés. «La France est l’un des premiers marchés d’Europe dans l’utilisation des matériels de travaux publics, elle est également l’un des premiers producteurs du secteur», appuie Hervé Rebollo. Les Hauts-de-France comptent 179 entreprises pour la filière. L’entreprise Salti offre encore quelques places en alternance et invite ceux qui voudraient découvrir le métier à prendre contact avec elle.