À la Lorraine : objectif export
Reconnue et appréciée des fins palais, la confiture de groseilles épépinées à la plume d’oie de Barle- Duc part à la conquête de l’export. Après la mission à Dubaï en juin, la famille Dutriez espère convaincre prochainement les Russes d’adopter ce précieux caviar sucré.
Jusqu’au début des années 80, l’exportation représentait 40 % du chiffre d’affaires de l’entreprise Dutriez spécialisée dans la fabrication de confitures épépinées à la plume d’oie, contre seulement 5 % aujourd’hui. Consciente du potentiel de leur produit haut de gamme, la société familiale a décidé d’adopter une stratégie plus offensive. «Jusqu’à présent, on ne faisait pas de prospection. En 2012, des commandes ont été passées depuis la Russie et la Chine via notre site Internet. Mais, ma fille, Anne, a souhaité engager désormais un processus de développement plus actif», confie le père, qui revient de Dubaï. Du 9 au 12 juin dernier, il s’est rendu aux Émirats Arabes Unis avec la CCI International Lorraine et d’autres entreprises du terroir régional pour justement faire connaître son trésor. Créée en 1879 par la famille Amiable, la confiture de groseilles épépinées à la plume d’oie a conservé les mêmes ingrédients, à savoir les fruits et le sucre, sans ajouter aucun colorant, conservateur ou additif. Quant au secret de fabrication, il se transmet à l’oral de génération en génération. «Il n’est donc pas question de déposer la recette auprès de l’INPI, car sinon au bout d’un certain nombre d’années, les informations seraient tombées dans le domaine public», rappelle la famille Dutriez.
6000 verrines
Après avoir noué de nombreux contacts à Dubaï en juin dernier, les mois de juillet et août sont consacrés aux négociations en espérant que les premières commandes seront prises dès le mois de septembre. À la rentrée, une mission orchestrée par la CCI Lorraine partira cette fois-ci en Russie pour représenter la confiture de Bar-le-Duc et la faire connaître. Le choix de ce pays n’est pas dû au hasard, puisque des opportunités sont à saisir pour ce produit de luxe 100 % français. Il est vrai que cette confiture nécessite un traitement particulièrement méticuleux et soigné. Après le ramassage des groseilles en provenance de Bar-le-Duc et ses environs, chaque grain est découpé au ciseau. Interviennent ensuite les épépineuses qui armées de leur plume d’oie retirent chaque pépin de ce fruit très fragile. Pour les plus expérimentées deux heures sont nécessaires pour traiter 1 kg. La cuisson est après lancée. Cette année, la météo pluvieuse et capricieuse du printemps n’a pas eu de conséquence sur le fruit, qui présentait une taille correcte. Du 27 juin au 21 juillet, près de 600 kg de groseilles blanches, rouges et rosées ont été ramassées puis traitées. Les 6000 verrines de 85 grammes sont désormais stockées à Bar-le-Duc et attendent les amateurs aux fins palais. Si les groseilles rouges sont les plus répandues, depuis plusieurs années, la version blanche connaît un vrai succès pour l’accompagnement du foie gras pendant les fêtes de fin d’année. Pour trouver ce produit de luxe en Lorraine et ailleurs, les clients peuvent s’arrêter dans des épiceries fines, des petites boutiques ou directement commander sur le portail de vente en ligne www.groseille.com. Que ce soit en groupe ou en solo, ils peuvent ainsi découvrir l’historique de la groseille de Bar-le-Duc en regardant un petit film avant d’assister à une démonstration d’épépinage puis de déguster le précieux caviar sucré… tout un programme !