Entreprises
À l’UE57, la santé au travail au cœur des débats
Plus que jamais, la santé au travail fait partie intégrante de l’organisation des entreprises. Son visage, ses objectifs évoluent et sont accéléré depuis la Covid-19. Le 5 mai prochain, l’Union des Entreprises de Moselle consacre une matinée d’informations entre la connexion entre santé au travail et performance de l’entreprise.
La crise sanitaire a (ré) installé la santé parmi les préoccupations prioritaires chez beaucoup d’entre nous. Le faisceau d’enquêtes et d’études parues ces derniers mois montre un changement de paradigme. Quand, en 2017, les luttes contre le chômage et le terrorisme figuraient en tête de la hiérarchie, en 2022, la donne était bien différente. Désormais, la santé arrive au sommet des sujets majeurs, devant le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat, la sécurité et la lutte contre la délinquance. L’employeur est un rouage essentiel du fonctionnement de notre système de santé. Il finance en effet les régimes de protection sociale des salariés qui couvrent les frais de santé et les indemnités journalières des collaborateurs, en relais de la Sécurité sociale pour les absences plus longues.
L'adaptabilité au changement
Au sein des entreprises, si les absences liées au virus et aux cas contacts ont considérablement baissé avec l’arrivée des vaccins, des effets indirects s’installent sur une temporalité plus longue. Depuis 2020, la charge mentale des salariés - celle des chefs d’entreprise également, ne l’oublions pas - a été et continue d’être mise à l’épreuve. Cela complexifie l’analyse des causes de la hausse des risques psychosociaux. D’autant plus que les sources d’inquiétude ou d’anxiété demeurent nombreuses, sans discontinuer, dépassant le cadre professionnel. Et la porte d’une entreprise n’est pas hermétique aux problématiques du moment qui peuvent perturber des individus : guerre en Ukraine, inflation, crise énergétique, climat social tendu, incertitudes socio-économiques, plus largement doutes sur les repères et valeurs en société, remise en cause de nos modèles et process que l’on pensait gravés dans le marbre… Or, le monde change, il faut s'y adapter. Cette propension à la peur du changement, c'est un peu un talon d'Achille de notre pays, lequel dispose pourtant de pléthore d'atouts pour y parvenir. En parallèle, la pandémie a constitué un catalyseur de transformations professionnelles. Dans la sphère travail, les mutations sont légion, impactant nombre de paramètres de fonctionnement dans l’entreprise. La place du travail, la quête de sens dans son quotidien professionnel, la santé et la qualité de vie au travail sont dans tous les esprits. On observe ici une plus grande ouverture d’esprit des salariés pour des actions de prévention, mais aussi une conviction, partagée par beaucoup de décideurs, du bienfondé de ces initiatives pour améliorer le bien-être de leurs employés et de réduire l’absentéisme.
Agir localement pour une prévention de proximité
Le système de santé s’est historiquement et culturellement construit sur les soins et moins sur la prévention. Notre pays accuse un retard sur les voisins européens. Le budget moyen consacré à la prévention équivaut à 3 % des dépenses de santé dans l’Union européenne, quand il est de moins de 2 % en France. On mesure tout l’intérêt des entreprises d’agir en prévention. Elles subissent les impacts financiers et organisationnels d’une «non-prévention» : augmentation de l’absentéisme, des frais de santé, hausse du coût des régimes prévoyance santé. L’employeur finance au minimum 50 % des cotisations prévoyance santé et que ces régimes de prévoyance font l’objet d’une gestion paritaire impliquant les partenaires sociaux. D’où l’extrême importance d’une stratégie de qualité de vie et conditions de travail (QVCT) exigeante et performante. Selon la définition du Bureau International du Travail de l’OMS, la santé au travail vise plusieurs objectifs : «conserver un haut degré de bien-être psychique, mentale et social des salariés, prévenir les risques auxquels sont exposés sur leur lieu de travail et ainsi les protéger de tous dommages, maintenir les salariés dans un emploi adapté à leurs capacités physiologiques et psychologiques.» Ces thématiques primordiales, entre constats et solutions synergiques, sont au cœur du club «prévention, santé et sécurité au travail» de l’Union des Entreprises de Moselle. Il se réunit le vendredi 5 mai prochain, de 8 h 30 à 10 h, 50 place Mazelle (4e étage) à Metz. Autour des échanges de cette matinée, un fil rouge : «la santé au travail ou performance de l’entreprise, pourquoi choisir ?» Intervenant : Laurent Parisse, de la société Ergo Conseil. Au programme : «sensibiliser aux enjeux de la santé au travail et ses bénéfices pour l’entreprise, distinguer santé au travail, QVT et bien-être au travail, mener une prévention efficace conciliant intérêts de l’entreprise et des salariés, lien entre obligations légales et RSE. Il s’agira d’étudier des cas concrets et de partager de bonnes pratiques.» Une bonne santé collective dans l’entreprise c’est une capacité de faire face au stress et aux changements, un accroissement de la productivité et le satisfaction liée à un travail, une augmentation du maintien en poste et du recrutement du personnel, l’amélioration de l’image et de la culture de l’entreprise. En somme, du gagnant gagnant pour chacun et la valorisation de l’humain connectée à la performance économique.
Informations, inscriptions : contact@ue-57.fr
5,64 %
C'est le taux d'absentéisme en entreprise en 2022, selon les données de l'Observatoire de l'absentéisme du groupe DIOT SIACI. Il était de 4,94 % en 2021.