A Gravelines, la région célèbre le rail

Fluidifier le trafic de la Côte d’Opale par le ferroviaire, encourager le fret, ouvrir les ports les uns aux autres, optimiser le TER littoral… De nombreux objectifs réunissaient les acteurs et promoteurs du chantier d’électrification de la ligne ferroviaire Calais-Dunkerque.

« Daniel Percheron devant les travaux d’électrification de la ligne Calais-Dunkerque ».
« Daniel Percheron devant les travaux d’électrification de la ligne Calais-Dunkerque ».
CAPresse 2013

Daniel Percheron devant les travaux d’électrification de la ligne Calais-Dunkerque .

 

L’électrification de la ligne ferroviaire Calais-Dunkerque avait des allures d’arlésienne depuis au moins deux décennies. Pour réaliser ce chantier important de 104,5 millions d’euros, le plus large partenariat possible a été patiemment construit, avec l’Etat et la Région en pointe, via le contrat de plan. Pour le premier, l’investissement a été de 8 millions d’euros entre 2007 et 2013 ; il a aussi logé le projet dans l’enveloppe européenne du Feder qui abondera de 30 millions. La Région fait l’effort le plus important avec près de 40 millions d’euros. RFF, maître d’ouvrage, verse 17,27 millions d’euros. Les agglomérations ont également été mises à contribution : le Dunkerquois pour 5 millions d’euros et le Calaisis pour 2,5 millions d’euros. Même l’institution consulaire a été sollicitée : elle paiera 2 millions d’euros. Enfin, Eurotunnel, bénéficiaire de cette électrification, s’en sort avec 500 000 euros : «Nous n’avons pas vocation à financer des infrastructures au-delà de notre périmètre. Quand nous investissons, nous le faisons seuls. Mais nous sommes présents à tous les bouts de la ligne Calais-Dunkerque : à Dunkerque en tant que gestionnaire des infrastructures ferroviaires du Grand Port maritime, et à Frethun et Coquelles via le tunnel», a expliqué Michel Boudoussier, directeur général adjoint du groupe franco-britannique et ancien directeur régional de la SNCF. Côté montage, RFFa délégué la maîtrise à Sotec organisation pendant que la SNCF endosse le rôle de maître d’œuvre. Les travaux (en fermeture de voie totale) consistent en l’électrification de toute la ligne (soit 32 km), la réfection de toute la voie et de ses composantes, la réalisation de l’allongement de l’évitement de Gravelines (qui passe de 1,2 km à 2 km), la construction de six ouvrages d’art (notamment des ponts), la signalisation et la pose de protections acoustiques.

Plus de TER. Ces travaux doivent permettre de développer l’offre de sillons jusqu’à 28/jour pour le fret, ainsi qu’une offre d’une vingtaine de TER quotidiens (soit 1 650 voyageurs selon la Région) dont le trajet durera 36 minutes (soit 8 minutes de moins qu’avant travaux), ce qui correspond quasiment à un temps de trajet via l’A16. Côté trafic, les cadres de la SNCF et de RFF pensent que le nombre de TER passera de dix à une vingtaine par jour. Une vingtaine de sociétés se partagent les lots et une vingtaine de sous-traitants viennent appuyer le chantier. On y trouve des grands noms comme Bouygues, Eurovia, TSO ou l’Indien Tata Steel. La livraison complète des travaux doit intervenir l’été prochain, pour une mise en circulation rétablie en octobre 2014.