À Gravelines, Isonor surfe sur la décarbonation industrielle
Entreprise spécialiste du calorifugeage et de l’échafaudage, Isonor connaît actuellement une forte croissance grâce à la décarbonation industrielle. Créée à Dunkerque en 2001, elle a déménagé à Gravelines il y a un an pour des locaux deux fois plus grands et une situation géographique idéale, au cœur des grands projets industriels de l’ouest dunkerquois.

Une croissance annuelle à deux chiffres. C’est ce que revendique actuellement Isonor. La PME créée à Dunkerque il y a 24 ans a été reprise en 2010 par Jean-Michel Allaert, alors cadre dirigeant dans l’industrie, avec un associé qui a, depuis, quitté l’entreprise. À l’époque, Isonor, spécialisée dans le calorifugeage (isolation thermique des tuyauteries) emploie sept salariés et travaille presqu'exclusivement pour le secteur de la réparation navale. «Ma première action a été de diversifier la clientèle», commente Jean-Michel Allaert. «Ainsi, petit à petit, Isonor s’est développée sur les secteurs de la sidérurgie, de l’énergie, de la chimie et de l’agroalimentaire, principalement dans le Dunkerquois. J’ai également ajouté une nouvelle activité porteuse : la location et la pose d’échafaudages».
Cette montée en puissance s’accompagne de l’obtention de plusieurs certifications de sécurité, de qualité, d’environnement et nucléaire (Iso 9001, Iso 14001, MASE, CEFRI…), ce qui lui ouvre les portes des grands groupes installés sur le territoire.
Croissance externe et naissance d'un groupe
Parallèlement, Jean-Michel Allaert et son associé font le pari de la croissance externe. Une, puis deux, puis finalement quatre entreprises sont rachetées, toujours dans le même secteur d’activité et situées en Hauts-de-France et en Rhône-Alpes. Cette croissance est rendue possible grâce à l'actionnariat de Sparring Capital qui accompagne les dirigeants depuis les débuts de leur aventure entrepreneuriale.
Pour des questions de cohérence, les 5 entreprises sont aujourd’hui rassemblées au sein d’un groupe, Opterm, présidé par Jean-Michel Allaert, dont le siège est situé près de Saint-Quentin, dans l’Aisne. «Cela permet des synergies entre nos entreprises. Par exemple, ITB basée près de Saint-Quentin, est spécialisée dans la fabrication de matelas d’isolation, matelas dont Isonor et d’autres de nos entreprises ont besoin pour leurs activités de calorifugeage», explique Jean-Michel Allaert.
Si Isonor a continuellement grandi depuis 2010 pour atteindre aujourd’hui un effectif de 40 personnes, elle connaît un développement exceptionnel depuis deux ou trois ans. «Pour deux raisons», analyse Jean-Michel Allaert. «L’entreprise est d’abord tirée vers le haut par la décarbonation industrielle qui est le sujet du moment dans le Dunkerquois. C’est clairement un enjeu considérable pour nous. Car, qui dit baisse des émissions de carbone, dit meilleure isolation des process. Or, c’est pleinement notre cœur d’activité». L’autre raison est la réindustrialisation très importante que connaît le territoire. Isonor, qui a déjà travaillé pour le chimiste français SNF sur l’implantation de sa nouvelle unité de production à Gravelines, est désormais très à l'écoute de la filière de la batterie. Et notamment du français Verkor avec qui l'entreprise a contractualisé et dont la première usine de fabrication de batteries est en cours d’installation dans la ville voisine de Bourbourg. «Nous sommes aussi attentifs aux projets à venir autour de cette filière, comme ProLogium, XTC-Orano et d’autres. Le chantier de construction de deux réacteurs EPR à Gravelines nous offre également de belles opportunités en sous-traitance», commente Jean-Michel Allaert.
Mailler le territoire national autour de la décarbonation
Ces bonnes perspectives ont conduit Isonor à réfléchir à une installation dans des locaux plus grands. Et son choix s’est très vite porté sur Gravelines, où l’entreprise a emménagé en janvier 2024 au cœur de la réindustrialisation de l’ouest dunkerquois dans un espace de travail deux fois plus grand. «C’est là qu’émerge l’ensemble des grands projets industriels», insiste Jean-Michel Allaert. «C’est un peu 'the place to be' désormais !».
Cette excellente santé économique conduit le dirigeant à poursuivre la croissance externe de son groupe. Ainsi, Opterm est en cours de rachat de deux autres entreprises dans les Hauts-de-France et le sud-est. «L’une des deux est une entreprise de confection de matelas d’isolation qui viendra renforcer notre production. Notre seule usine de Saint-Quentin ne suffit plus désormais à couvrir nos besoins», précise Jean-Michel Allaert, qui détaille son plan de développement : mailler les territoires industriels où se trouvent les plus grands projets de décarbonation, comme Le Havre ou autour de la vallée du Rhône. Avec une grande ambition : atteindre d’ici 2029 un millier de salariés et 100 millions d'euros de chiffre d’affaires ; et devenir la référence de ses différents métiers pour la décarbonation.