A Dunkerque, la Maison flamandese réorganise
Ex-opérateur HLM rebaptisé ESH (entreprise sociale pour l’habitat) par la dernière loi, la Maison flamande planche sur la voie à suivre dans le vaste mouvement de recomposition et de concentration que connaît le secteur du logement social en France depuis cinq ans. Avec ses 6 500 logements, la Maison devient trop exiguë.
Acteur de proximité dans l’habitat social, la Maison flamande a présenté récemment sa nouvelle équipe : Jean Bedel, ex-président du directoire, et Jean-Pierre Coppin, partis en retraite en 2011, ont été remplacés. Roger Duhomez, président du conseil de surveillance, laissera lui aussi ses fonctions cette année au profit de Philippe Debernardini-Catrix, membre de la CCI Côte d’Opale et du Medef Côte d’Opale. Deux nouveaux directeurs sont en place depuis quelques semaines : Philippe Fache prend la présidence du directoire tandis que Christophe Vanhersel assume les fonctions – créées pour l’occasion – de directeur opérationnel. Ce nouveau schéma doit aborder la question de l’avenir de la Maison flamande dans le cadre du mouvement de concentration des acteurs du logement en France. Les collecteurs se regroupent, les bailleurs aussi. “A Coquelles, on a vu la formation d’Oxalia (qu’a rejoint entre autres le Dunkerquois Cottage flamand), tout le monde se regroupe. C’est le mouvement. L’important est de bien choisir et de faire en sorte d’assurer notre développement”, explique Philippe Debernardini-Catrix. Dirigée sur la base d’un pacte d’actionnaires liant le Medef Côte d’Opale et le groupe Cilgere, l’ESH discute avec d’autres acteurs. “Fusionner avec le groupe Cilgere serait la facilité, on regarde”, avance prudemment le futur président du conseil de surveillance.
Le territoire avant tout. “Il faut certes se regrouper mais sans qu’on nous pique nos fonds propres”, affirme Roger Duhomez, soutenu par les deux nouveaux directeurs : “L’argent du territoire doit être investi dans le territoire.” Une idée de regroupement avec le Cottage social avait commencé à s’esquisser en 2008. Une filiale littorale commune avait même été créée qui faisait du back-office. “Mais nos actionnaires n’avaient pas voulu aller plus loin”, raconte Roger Duhomez. La Maison flamande a livré 111 réalisations l’an dernier. Elle dit pouvoir financer aujourd’hui 150 logements par an pendant au moins trois ans. Elle se veut attentive à de nouveaux chantiers qui collent au territoire. “Il nous faut regarder de près les problématiques des logements temporaires avec les chantiers comme le terminal méthanier, le centre de formation de Total à Mardyck”, insiste Philippe Fache. Une prudence de mise, d’autant que le législateur ne contraint pas même s’il veut des structures de 100 000 logements. Un simple GIE peut suffire à jouer le jeu… La Maison flamande veut donc être plus solide avant de s’allier. Si Cilgere et Villogia restent les partenaires “naturels” (ils sont collecteurs et entreprises sociales pour l’habitat) de la Maison flamande, ses dirigeants examinent aussi avec intérêt la potentielle création d’un grand groupe dans le Nord.