A Dijon, une basket à fort potentiel écologique voit le jour

Avec la marque 2nde Chance, Manon Poirot et Maxence Colin souhaitent donner naissance à une basket qui s’inscrivent réellement dans une mode durable. Attentifs tant aux matériaux utilisés qu’à leur provenance et leur procédé de fabrication, ils mettent au point un prototype qu’ils espèrent commercialiser dès mars 2022.

Manon Poirot et Maxence Colin créent la marque 2nde Chance à Dijon et donnent vie à une basket 100% française, écoresponsable et durable. (Aletheia Press / Nadège Hubert)
Manon Poirot et Maxence Colin créent la marque 2nde Chance à Dijon et donnent vie à une basket 100% française, écoresponsable et durable. (Aletheia Press / Nadège Hubert)

Recyclables et consignées, les baskets qu’imaginent actuellement Manon Poirot et Maxence Colin entendent relever le défi d’être des accessoires de mode durables. A moins de trente ans, les deux jeunes gens formés à l’économie dans une école de commerce pour l’un et l’institut d’administration des entreprises, IAE Dijon, pour l’autre, ont voulu entreprendre dans le respect de leurs valeurs.

« On veut s’inscrire dans un monde plus durable et comme nous sommes passionnés de mode et de la basket en particulier, on a choisi cette voie » explique Maxence Colin. Les chiffres mis en avant par le fondateur de la marque 2nde Chance interpellent. « Dans le monde, on compte 24 milliards de baskets et la France est dans le top 10 des consommateurs. En moyenne, les français achètent 6.5 paires de chaussures par an et par personne, dont les baskets. » Il ne manque pas de préciser que 90 % de ses chaussures fétiches viennent d’Asie.

Analyser toute la chaine

Loin de vouloir stigmatiser le consommateur, les deux créateurs espèrent encourager à changer les habitudes de consommation et encourager une démarche plus écologique. « Il faut comprendre les choses pour mieux consommer. » Avant de dessiner leur première basket, le couple a étudié l’impact environnemental des processus de fabrication et des matériaux potentiels. Ils ont ainsi écarté le chanvre par exemple. « Bien que naturel, le matériau nécessite l’utilisation du charbon dans sa fabrication. Tout ne doit pas être 100% naturel pour être écologique. »

Ils se sont alors intéressés à une technologie disponible dans la région pour recycler le polyester et le PVC. Ce plastique biosourcé, utilisé pour la semelle, pourra être recyclé plusieurs fois et intègre plus de 50 % de minerai de sel, inépuisable. La tige de la basket, partie qui recouvre le dessus du pied, sera composée à 95% de polyester recyclé et de PVC agrosourcé par l’intermédiaire de déchets agricoles. « Nous mettrons également des déchets de bâche destinés à l’incinération provenant d’une entreprise de la région. La basket devra être durable mais sans négliger son design. »

Un choix stratégique

En lien avec un bureau d’étude, la jeune marque finalise son prototype avant de le présenter d’ici le début du mois de novembre 2021. Conçue avec des matériaux locaux puis fabriquée totalement en France, la basket 2nde Chance devrait être commercialisée à partir de mars 2022 au prix de 170 euros auquel s’ajouteront 10 euros de consigne. Le modèle existera en trois couleurs.

« Nous misons sur la transparence. Nous réutiliserons les matériaux ou répareront la basket pour la remettre sur le marché. » La basket 2nde Chance se destine aux générations Y et Z pour impliquer les jeunes générations dans la démarche. « On ne vise pas juste ceux qui ont du pouvoir d’achat. En achetant nos baskets, le consommateur participe à la création d’emplois en France, à l’environnement et à la préservation d’un savoir-faire français avec un produit de qualité. Une réalité qu’on ne retrouve pas forcément chez les grandes enseignes. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert