Organisation patronale
À Corbie, l’U2P Hauts-de-France à la rencontre des acteurs économiques
Dans le cadre des Jeudis de l’U2P, Isabelle Wu, présidente de l’U2P Hauts-de-France depuis janvier dernier s’est rendue à Corbie avec le président samarien Pierre Dequevauvillers. Objectif : présenter l’organisation patronale et recueillir le témoignage des chefs d’entreprises.
« Tous les 15 jours nous allons à la rencontre des artisans, commerçants et professionnels libéraux du territoire, sourit Isabelle Wu, présidente de l’U2P Hauts-de-France. Cela permet de faire connaître l’U2P, de les rencontrer dans un cadre informel et d’écouter ce qu’ils ont à nous dire. C’est un exercice très instructif. » Pour cette étape à Corbie des Jeudis de l'U2P, celle qui dirige depuis 24 ans l’entreprise de métallurgie Europ’Signal est accompagnée de nombreux autre représentants professionnels. Pierre Dequevauvillers, président de l’U2P de la Somme, des délégués locaux de l’organisation, Jean-Marc Catenne, président de l’Union nationale des entreprises de la coiffure (Unec) de la Somme et de représentants de la Banque Populaire.
Créée en 2016, l’Union des entreprises de proximité rassemble la Confédération générale de l'alimentation en détail (CGAD), la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), la Confédération nationale de l'artisanat des métiers et des services (CNAMS) et L'Union nationale des professions libérales (UNAPL). « Nous manquons de visibilité, pourtant nous représentons plus de 210 000 entreprises dans les Hauts-de-France, dont 19 000 dans la Somme », pointe Isabelle Wu avant de se rendre à la Boucherie Godebert.
Des commerces faces à l’inflation
Au sein de l’entreprise familiale, l’ambiance est plutôt morose. Après avoir subi la hausse des coûts de l’énergie, la boucherie doit à présent faire face à l’inflation qui grignote le pouvoir d’achat de ses clients. « Les gens ont changé leurs habitudes de consommation, ils cuisinent moins, mangent moins de viande et privilégient les loisirs, les sorties en famille. Mais depuis plusieurs mois, les choses se sont compliquées : nous enregistrons une sérieuse baisse de chiffre d’affaires, on sent que les temps sont difficiles », regrette Jean-Louis Godebert qui a repris l’établissement en 1995.
L’artisan passe actuellement le relai à son fils, Jérémie. « Heureusement que nous avons une activité de traiteur à côté qui nous permet d’équilibrer les choses. Mis à part quelques clients, on sent que globalement y a un vrai problème de pouvoir d’achat », confirme-t-il. Isabelle Wu lui rappelle alors les principales batailles de l’U2P, comme la mise en place d’aides lors de la crise sanitaire ou l’instauration d’un bouclier tarifaire pour toutes les TPE. « Nous sommes aussi présents dans tous les organismes sociaux », précise-t-elle.
Préparer une transmission d’entreprises
À quelques kilomètres du centre-ville, dans les locaux de la ferronnerie Houbart l’heure n’est pas non plus à l’optimisme. Installée depuis plusieurs décennies, l’entreprise a connu un véritable coup dur en 2020 lorsqu’une partie de ses salariés a soudainement démissionné pour recréer une entreprise similaire dans le département. « Ils sont partis avec notre plus gros client », raconte Denis Houbart qui se démène depuis pour redévelopper son activité. « Nous travaillons pour l’industrie et pour des particuliers », indique celui qui est actuellement en cumul emploi-retraite. « Cela me permet de préparer doucement la transmission de l’entreprise à mes enfants », explique-t-il avant d’aborder les difficultés de recrutements qu’ils rencontrent. « Aujourd’hui il est très difficile de trouver des salariés dans nos métiers », regrette Denis Houbart.