A Coquelles, un tunnel toujours plus propre

Avec la publication de son rapport annuel relatif à l’environnement, l’opérateur franco-britannique Getlink affiche ses ambitions environnementales d’ici 2025. 

Sur le terminal français d’Eurotunnel, plus de 90% des déchets sont valorisés et 30% des déchets non dangereux sont transformés en combustibles solides de récupération pour alimenter des chaudières. (© Getlink / Eurotunnel)
Sur le terminal français d’Eurotunnel, plus de 90% des déchets sont valorisés et 30% des déchets non dangereux sont transformés en combustibles solides de récupération pour alimenter des chaudières. (© Getlink / Eurotunnel)

Au delà de son image responsable et attractive due à la nature même de son mode de transport (par rapport aux ferries consommateurs d’hydrocarbure), la société s'engage plus résolument dans une stratégie environnementale ambitieuse. En effet, pour les trois prochaines années, l’entreprise veut baisser de 30% ses émissions directes de CO2 «pour atteindre la trajectoire de 2°C de l’accord de Paris sur le climat».

Décarboner plus vite et réduire les déchets

Mieux que les Etats… La nouvelle feuille de route présentée dernièrement s’appuie sur plusieurs axes : le climat, la gestion des ressources et l'impact sur les milieux naturels, la gestion des déchets et l’économie circulaire. Porté par Patricia Hewitt, déléguée au climat et à l’environnement chez Getlink, ce plan fixe ses objectifs d’ici 2025. Getlink avait déjà pris une courbe descendante conséquente sur les émissions de CO2 avec une baisse de 33% entre 2012 et 2019. L’opérateur ferroviaire va accélérer le rythme dans les prochaines années. Deux millions de tonnes de moins sont ainsi ciblées d’ici 2025.

Concrètement, Getlink va s’attaquer à son parc de traction ferroviaire non électrifié qui sert à sa filiale Europorte. Des produits moins émissifs doivent supplanter les fluides comme le liquide de refroidissement. Pour évaluer au plus près son bilan carbone, l’entreprise va aussi se doter d’outils de performance énergétique et les proposer à ses fournisseurs dont le volume d’affaires est supérieur à 200 000 euros par an. L’effet d’entraînement devrait encore accélérer l’amoindrissement des impacts environnementaux sur les 37 hectares d’espaces naturels des deux côtés de la Manche.

Des réserves de biodiversité

La réserve de Samphire Hoe, en Angleterre. (© Getlink / Eurotunnel)


Ces réserves foncières, générées en majeure partie par la réutilisation des roches extraites du sous-sol de la Manche lors de la construction du tunnel, sont dédiées à la préservation et au développement de la biodiversité. A titre d’exemple, la réserve naturelle de Samphire Hoe, à l'ouest de Douvres, accueille 220 espèces d’oiseaux, 200 espèces de plantes (dont plus de 1 300 orchidées rares de type Ophrys araignée) et 30 espèces de papillons, indique Getlink qui s’engage à obtenir la certification ISO 14001 ou équivalente pour l’ensemble de ses sites et activités. Cette certification s’articule autour de mesures comme l’adoption de solutions 100% naturelles et/ou biologiques pour le désherbage et l’entretien des espaces verts, la réduction de sa consommation d’eau potable de 10% ou encore l’amélioration de la qualité de l’air dans le tunnel.

Enfin, le groupe veut développer une politique d’économie circulaire dans la gestion de ses déchets. «Sur le terminal français d’Eurotunnel, plus de 90% de ces déchets sont valorisés et 30% des déchets non dangereux sont transformés en combustibles solides de récupération pour alimenter des chaudières, souligne le rapport. (…) Le groupe se donne comme ambition de déployer le tri sélectif intégral auprès de ses clients et collaborateurs.»