A Champforgeuil, les matériaux se valorisent
Les Valoristes Bourguignons associent insertion professionnelle et recyclage. Experte dans le tri des déchets plastiques industriels, l’association ouvre une nouvelle filière avec le recyclage des déchets collectés dans les bâtiments voués à la démolition ou à la réhabilitation.
43 salariés œuvrent au quotidien au sein de l’association des Valoristes Bourguignons, dont près de 40 personnes en contrat à durée déterminée d’insertion. Créée en 2017, l’association se fixe l’objectif d’allier action sociale et environnement. « Nos publics connaissent une grande précarité avec des freins qui bloquent leur retour à l’emploi, que ce soit la mobilité, la garde d’enfant, le logement ou encore la santé. Nous tentons de les guider vers un retour à l’emploi en levant les freins ou en proposant de la formation » détaille Geneviève Aymard, directrice des Valoristes Bourguignons. Ces contrats de quatre mois, renouvelables, sont signés dans la limite de deux ans.
Sur le site de l’association à Champforgeuil, les salariés trient notamment les plastiques industriels, que ce soit des liens de cerclage, du polystyrène blanc ou gris, mais aussi de la glassine utilisée en support des étiquettes. « Nous voyons nos volumes augmenter chaque année, en moyenne de 35 %. En 2022, sur les 400 tonnes de déchets triés, 320 tonnes concernaient le plastique », chiffre la directrice. Triés et nettoyés, ces matériaux partent en balle pour être reconditionnés et redevenir des liens de cerclage ou du polystyrène pour barquette alimentaire, calage de carton ou encore isolant du bâtiment.
Recycler toujours plus
L’association entend se développer vers de nouveaux secteurs, à commencer par le bâtiment justement. « Nous travaillons avec la filière pour déposer et collecter les déchets sur les sites voués à la démolition ou à la réhabilitation. Explique Geneviève Aymard, avant de compléter. Nous développons la filière curage pour faire du réemploi. » Les Valoristes Bourguignons réalisent d’abord un diagnostic pour établir un listing des matériaux susceptibles d’être déposés et réemployés sur un autre projet. Ensuite, le mécanisme se met peu à peu en place et l’association explique sa démarche aux professionnels du secteur du bâtiment, aux collectivités, aux bailleurs sociaux, mais aussi aux particuliers. « Nous pourrons les fournir en matériaux réutilisés », note la directrice de l’association.
Des actions concrètes
A titre d’exemple, Geneviève Aymard évoque un ancien bâtiment de l’OPAC situé dans le quartier Bernarnos de Chalon-sur-Saône. « Nous avons déposé des dalles qui servaient de marches, nous les avons nettoyées et elles vont être réintroduites dans un nouveau projet à Paray-le-Monial en 2023 », précise la directrice. Dans le même esprit, l’association est intervenue sur le site de Nordéon à Chalon-sur-Saône, spécialiste dans la fabrication de néons. « A l’abandon, il fait l’objet d’un projet de démolition pour être restructuré. Nous allons utiliser une partie des éléments sur notre propre site de Champforgeuil » conclut Geneviève Aymard.
Un peu à l’étroit devant le développement de la filière plastique et celui de cette nouvelle filière liée au bâtiment, l’association cherche un lieu d’au moins 300 m2 pour stocker ces différents matériaux voués à avoir une seconde vie.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert