À bulletins masqués...

Tous aux urnes, mais vraiment tout le monde ! Le 10 avril, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle, même les personnes testées positives à la Covid-19 pourront remplir, en présentiel, leur devoir civique. 

À bulletins masqués...

Un bel élan de démocratie ! «Voter est un droit constitutionnel», a rappelé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement à l’issue du conseil des ministres du 30 mars. «Nous recommandons aux personnes positives de porter un masque, c’est un appel à la responsabilité individuelle. Il ne peut pas y avoir d’entrave au fait de participer aux élections.» Pass sanitaire, jauge, preuve de vaccination, ce qui était encore notre quotidien il y a à peine quelques semaines, apparaît tout simplement tomber aux oubliettes. Un protocole sanitaire, des points de lavage, du gel hydroalcoolique, des masques chirurgicaux mis à disposition des électeurs et des organisateurs, seront bien présents histoire de donner le change. Et tout cela dans un climat sanitaire où la flambée des cas de Covid-19 ne cesse d’augmenter. Pas de panique, le virus n’est plus le même, on est rassuré ! La barre des 200 000 cas a été franchi la semaine dernière et certains experts assurent qu’au moins 500 000 électeurs seront testés positifs dans les jours précédents le scrutin. Logique, la circulation du virus aujourd’hui est facilitée par la levée des restrictions et le relâchement quasi général des gestes barrières. La personne qui aujourd’hui porte un masque (FFP2 de préférence car les masques chirurgicaux classiques ne protègent pas vraiment d’autrui) dans une file d’attente ou dans la rue apparaît quasiment comme un extraterrestre. L’épisode de l’élection présidentielle peut naturellement, à couvert, expliquer cette position disons d’ouverture générale des vannes. Il est plus que logique de ne pas, de nouveau, freiner la bonne marche de la société et d’imposer des mesures strictes. Une question demeure tout de même. Le fait d’annoncer que les personnes positives peuvent se rendre dans les bureaux ne va-t-il pas se traduire par une certaine réticence de tout un chacun d’aller mettre son bulletin dans l’urne. Déjà que l’abstention s’annonce record...