Aménagement

À Buire, rénovation de la tour Florentine

Buire va entamer un chantier particulier. La tour Florentine, infrastructure ferroviaire centenaire, va être rénovée et transformée en gîte. Un projet de 2,4 millions. Rencontre avec Jean-François Marlot, le Directeur général des services de la collectivité territoriale de la communauté de communes des Trois Rivières.

À Buire, la tour Florentine demeure la jumelle de celle d’Aulnoye-Aymeries dans le Nord. (c)Communauté de communes des Trois Rivières
À Buire, la tour Florentine demeure la jumelle de celle d’Aulnoye-Aymeries dans le Nord. (c)Communauté de communes des Trois Rivières

Dans la plaine, pointe la flèche la tour Florentine, infrastructure ferroviaire centenaire dans le style art déco, construite au cœur de Buire. Un siècle après l’installation d’une activité ferroviaire dans le canton d’Hirson, la tour d’aiguillage est toujours là, mais elle a perdu son toboggan à charbon. Lauréate de la liste des cent sites départementaux de la Mission Patrimoine 2023, un nouvel avenir s’offre à elle. Le bâtiment, classé monument historique en 1995, sera réhabilité et aménagé en lieu de location insolite.

« L’idée du logis atypique est intéressante. On s’est dit que si des gens pouvaient dormir dans des arbres, pourquoi ne passeraient-ils pas une nuit là-haut ? Cela permet d’y avoir une activité à l’année. Un impératif, car il n’y a pas de financement s’il n’y a pas d’usage derrière », raconte Jean-François Marlot, DGS à la communauté de communes des Trois Rivières, propriétaire du lieu. Cette reconversion est dans les tuyaux depuis 2016. Mais la mise en œuvre d’une réaffectation n’était pas simple. Avec 30 m² au sol et plus 45 mètres de haut… Que faire d’un tel bâtiment dont la rénovation doit s’inscrire dans le cadre des autorisations des Architectes de bâtiments de France (ABF) ?

Des défis à relever

L’isolation intérieure n’est pas permise, le châssis des fenêtres -invention de l’architecte Gustave Umbdenstock - doit rester en béton… La fenêtre de location se réduit ainsi à six mois pour les cinq chambres à louer prévues. L’escalier en fer d’époque est une pièce rare. Mais reste-t-il en assez bon état pour que des gens l’empruntent ? À suivre.

Autour de la tour Florentine, l’ex-site de la SNCF est immense. Des centaines d’hectares mais « il reste peu de choses des infrastructures ferroviaires du siècle dernier. La rotonde accueille près de 30 machines (à vapeur) pour l’entretien courant. Il y avait aussi l’atelier de réparation. La communauté de communes est propriétaire depuis quelques années, après l’avoir acquise pour l’euro symbolique. On y a des bureaux, des entreprises s’y sont installées », raconte le DGS. S’il souligne le bon dialogue avec les ABF, le cadre territorial pense déjà à la suite.

@Igmar911 wikipedia

Une carte touristique à jouer

L’estimatif de l’architecte est aujourd’hui à 2,4 millions d’euros. Financé par le PACTE (projet de territoire entre le Nord et l’Aisne sur la Sambre, l’Avesnois et la Thiérache), ce type de projet est régulièrement pris en charge intégralement. La collectivité pourrait ainsi compter sur 80% d’aide de l’État et 20% du Département. Pour les intérieurs, un second budget d’environ 400 000 euros devra suivre.

En sus, le coup de projecteur que donne la Fondation du patrimoine avec Stéphane Bern fera connaître le site. Une fois mis en service cet équipement, la communauté de communes devrait le confier à la SEM en charge du développement touristique du territoire. Pour Buire -et Hirson-, c’est un (petit) atout pour "signaler" le territoire. Restent deux écoles mais plus aucun commerce dans ce village de 900 habitants. « Nous sommes sur des routes touristiques intéressantes. On a une carte à jouer, notamment avec les cyclistes », ajoute Jean-François Marlot.