Pionnier de l’impression 3D béton

À Bruay-sur-l'Escaut, Constructions-3D réalise un nouveau record du monde !

Donner aux acteurs du bâtiment de nouveaux moyens pour bouleverser les modes constructifs, telle est l’ambition portée par la société Constructions-3D et son Président Antoine Motte. Reportage.

Antoine Motte, co-fondateur et président de la société Constructions-3D.
Antoine Motte, co-fondateur et président de la société Constructions-3D.

Depuis quelques jours, à Bruay-sur-l'Escaut, se dresse une construction de 3 étages pour 450 m2 au sol, sur une hauteur de 14 mètres. Rien d’extraordinaire, en apparence… sauf que ses murs ont été réalisés grâce à une imprimante 3D béton ce qui en fait, selon la direction de Constructions-3D, le plus haut bâtiment exploitant cette technologie innovante.

Résoudre la crise du mal-logement

Appelée La Tour, le bâtiment est la dernière démonstration de la technologie sur la Citadelle des Savoir-Faire, qui accueille déjà deux bâtiments construits grâce à l’impression 3D béton : Le Pavillon, en 2019, et l’Accueil de la Citadelle, en 2020. Imaginé par Antoine Motte, le site est aujourd’hui le plus grand centre de Recherche & Développement de fabrication additive béton à ciel ouvert. «Sa vocation est de démontrer l’immense potentiel de l’impression 3D offrant de nouvelles possibilités de conception et de construction dans le futur» explique-t-il. «Quand nous avons lancé le premier prototype en 2017, l’objectif était de faire de l’impression 3D béton une solution pour résoudre le mal-logement en France et partout dans le monde. Et ce sera une réalité d’ici 2033 ! Nos machines remplaceront les grues, il y aura un nouveau monde où tout sera automatisé, notamment pour réduire les taches pénibles et faire face à la pénurie de main d’œuvre, un monde où les métiers de la construction seront industrialisés».

Unique au monde, la MaxiPrinter de Constructions-3D permet à seulement deux opérateurs de créer des structures en béton solides et personnalisées dans des délais réduits par rapport aux méthodes traditionnelles.

Dans ce cadre, La Tour représente un exploit en termes de rapidité et de hauteur (225 heures d’impression), mais représente surtout un modèle de durabilité et d’innovation. En effet, l’utilisation de l’impression 3D a permis de réduire considérablement les déchets de construction tout en optimisant les ressources et en réduisant l’empreinte carbone du projet : la Tour n’a pas nécessité l’utilisation de banches, ni de nacelles de coffrages, et a permis l’intégration des châssis pendant l’impression. «La Tour démontre une nouvelle fois les capacités de l’impression 3D pour des conceptions architecturales uniques et avant-gardistes. À l’instar du secteur automobile, Constructions-3D a l’ambition d’appliquer une révolution industrielle au secteur de la construction» poursuit Antoine Motte. «Nous montons en puissance pour rendre les choses plus performantes et je réaffirme ma conviction : d’ici 10 ans, les entreprises du bâtiment se seront affranchies des contraintes traditionnelles !». 

Un partenariat technique avec le groupe Sika

Ce projet a notamment été rendu possible grâce à un partenariat technique avec la société suisse Sika, leader mondial de la chimie de la construction. Après deux années de recherche, la collaboration a permis de rendre compatible l’imprimante MaxiPrinter conçue par Constructions-3D et l’encre Sikacrete®-733 3D, mise à disposition sur le marché par Sika depuis fin 2022 et ayant déjà permis la construction de différents éléments en béton imprimé dans le monde, que ce soit au Canada, aux Émirats Arabes Unis, aux États-Unis, en France ou en Allemagne. Cette encre est un micro-béton mono-composant fibré qui se caractérise par une longue durée pratique d’utilisation et une montée en résistance rapide, l’un des enjeux majeurs de la construction 3D béton.

La Citadelle des Savoir-Faire, qui accueillera dans les prochains mois une école de formation, à vocation à devenir « le Disneyland de l’impression 3D béton » selon Antoine Motte.

Unique au monde, la MaxiPrinter de Constructions-3D se veut quant à elle rapide et mobile, compacte et utilisable de tout temps, adaptée aux terrains carrossables pour une mise en place en seulement deux heures. L’un de ses points forts est également de permettre à seulement deux opérateurs, de créer des structures en béton solides et personnalisées dans des délais réduits par rapport aux méthodes traditionnelles. Et pour aider ses clients à répondre aux besoins d’automatisation de la construction, Constructions-3D propose des solutions de formation pour leur permettre d’être opérationnels dès la mise en route de l’imprimante. «Dans un contexte où la plupart des entreprises de construction en France dépendent largement d'équipes sous-traitantes, de loueurs de matériel et d'usines de préfabrication, elles se trouvent souvent en manque d'indépendance face à la multiplicité des acteurs intervenant dans leur chaîne de valeur. Avec l’imprimante MaxiPrinter, nous entendons apporter un remède à cette situation en cherchant à redonner le pouvoir de construire aux constructeurs et les aider à maîtriser les savoir-faire à l'échelle locale».

École de formation

Présente aujourd’hui sur tous les continents, notamment au Moyen-Orient où les ventes sont en croissance continue (un contrat pour 11 machines a par exemple été signé à Dubaï), l’entreprise nordiste envisage l’avenir avec ambition et sérénité. «Les majors du bâtiment sont attentifs à ce que l’on fait» assure Antoine Motte. Son entreprise poursuivra ainsi la construction de son siège en utilisant ses technologies d'impression 3D, visant à construction progressivement jusqu'à 2 800 m2 de bâtiments sur la Citadelle des Savoir-Faire, dont une école de formation, pour en faire «le Disneyland de l’impression 3D béton»