A bout de souffle, les entreprises veulent de l’oxygène

«Quel est l’impact de l’actualité nationale et internationale sur l’économie de la Meuse ?» Dominique Seux, le rédacteur en chef France- International des Echos et trois chefs d’entreprise meusiens ont tenté de répondre à cette question, le 11 octobre à Bar-le-Duc.

Dominique Seux (à droite), le rédacteur en chef France-International des Echos a échangé avec Philippe Trévisan, Christian Jaunel et Dominique Gaspar lors d’une table ronde organisée à Bar-le-Duc le 11 octobre dernier.
Dominique Seux (à droite), le rédacteur en chef France-International des Echos a échangé avec Philippe Trévisan, Christian Jaunel et Dominique Gaspar lors d’une table ronde organisée à Bar-le-Duc le 11 octobre dernier.
Dominique Seux (à droite), le rédacteur en chef France-International des Echos a échangé avec Philippe Trévisan, Christian Jaunel et Dominique Gaspar lors d’une table ronde organisée à Bar-le-Duc le 11 octobre dernier.

Dominique Seux (à droite), le rédacteur en chef France-International des Echos a échangé avec Philippe Trévisan, Christian Jaunel et Dominique Gaspar lors d’une table ronde organisée à Bar-le-Duc le 11 octobre dernier.

Les trois chambres consulaires de la Meuse ont jugé le moment «opportun» pour reprendre l’initiative en organisant une conférence commune. En cette période difficile où le projet de loi de finances 2013 est en discussion et où la compétitivité est sur toutes les lèvres, le moral des chefs d’entreprise est soumis à rude épreuve. «Il n’est plus temps de s’interroger, il y a urgence. On a besoin d’oxygène.» Philippe Trévisan, le président des établissements Berni installés à Verdun, explique qu’après cinq années de crise, les marges s’effondrent. Dans l’agro-alimentaire, comme dans les autres secteurs d’activité d’ailleurs. Selon Dominique Seux, leur taux est au plus bas depuis vingt-huit ans. Et avec la baisse du pouvoir d’achat des Français qui se présage, les dirigeants ont peur. Pour survivre, «on doit toujours s’adapter», prévient Dominique Gaspar, le gérant d’une menuiserie. Face à ce tableau bien noir, Michel Jubert, le président de l’Interconsulaire, a souhaité mettre en avant les atouts de la Meuse, que ce soit l’installation prochaine de Safran ou encore l’avenir industriel du laboratoire de Bure.

Le monde, l’Europe et la France

Conscient de l’incertitude ressentie par les chefs d’entreprise, le patron de la CCIT 55 ne voit qu’une seule issue : l’abaissement du coût du travail. Face à la mondialisation, l’agriculture est confrontée à «la volatilité des prix des céréales», confie Christian Jaunel, le président de COOP de Meuse, ajoutant qu’une épée de Damoclès se trouve au-dessus de la tête de la filière des biocarburants, comme le prouve l’usine de Baleycourt qui ne tourne pas à plein régime. D’autres sujets le préoccupent. C’est le cas de la production laitière, qui subit une dégradation des prix depuis le début de l’année. En Meuse, la filière compte 1220 emplois directs. Prenant de la hauteur en s’appuyant sur la situation mondiale et européenne, Dominique Seux est revenu sur cette période qu’il juge «passionnante». Et si l’Occident est en panne, y-a-t-il des raisons d’espérer ? Selon le patron des Echos, le Canada et l’Allemagne présentent de meilleurs résultats en termes de croissance. Après des mois difficiles, la Grèce est encore dans la zone Euro et les exportations sont reparties au Portugal. La situation en France est moins réjouissante compte tenu d’une «économie mal équilibrée, du problème du logement ou encore des efforts que devront faire les collectivités locales». Selon l’expert, l’atout principal du pays réside dans sa démographie. Malheureusement pour la Meuse, le département n’est vraiment pas attractif, comme le prouve la perte des habitants dans le Barrois. Seules les zones transfrontalières sortent leur épingle du jeu. Définissant la France comme un pays malheureux, qui bat des records de pessimisme, le conférencier n’a pas été démenti par les quelque 70 personnes présentes. Une fois de plus, l’Interconsulaire de la Meuse a pris conscience qu’il est difficile de mobiliser les patrons, surtout pour parler d’économie.