Économie maritime
A Boulogne-sur-Mer, Scogal cherche à élargir son spectre
La Société Coopérative d’intérêts Maritimes Scogal fait partie de la première promotion du nouveau dispositif gouvernemental ETIncelles dédié aux Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et aux PME. Rencontre avec un récipiendaire diligent.
Au bout de la rue du port de Boulogne-sur-Mer, le site de Copalis, filiale du groupe Scogal, abrite près de 80 salariés. Retenue dans le nouveau dispositif gouvernemental ETIncelles, l’ex-CTTPE (devenue Copalis en 2015) produit depuis 1960, via cette usine de valorisation des produits de la mer, des farines de poissons pour l’alimentation animale. Elle a aussi développé au fil des décennies d’autres débouchés via son procédé d’hydrolyse. Les compléments alimentaires pour humains suivent et le périmètre s’étend aux secteurs pharmaceutique, cosmétique et neutraceutique.
Le groupe Scogal n’a pas attendu le gouvernement d’Élisabeth Borne pour chercher à grandir. Il a déjà pris le chemin de la croissance. «Depuis 4 ans, on a décidé d’une croissance externe, comme avec Valofish avec l’agroalimentaire pour les hommes et les surgelés (en avril 2022)», explique Jacques Wattez, président de la holding de tête du groupe. Ce dernier a investi 17 millions d’euros, dont 4 millions ont été obtenus via le plan de relance.
Une croissance continue et multiformes
La suite, c’est donc ETIncelles : «Au début de l’été, la BPI nous a proposé le dispositif ETIncelles, qui permet de développer un réseau et de faire passer les PME en ETI. Cela doit favoriser et simplifier les démarches administratives», abonde Emmanuel Boucher, directeur général de Copalis. Si la France compte moins d’ETI que ses voisins allemands (5 600, selon le gouvernement), elle compte 3,2 millions d’employés (près de 25% de l’emploi salarié en France). Et plus d’un tiers sont dans l’industrie, forte génératrice d’emplois indirects et induits. Elles sont aussi très investies dans la R&D. Mieux enfin, elles pèsent pour 30% du chiffre d’affaires des entreprises et représentent 26% des investissements. Cerise nationale : 60% d’entre elles sont en régions.
Les chiffres sont éloquents. Copalis a ainsi traversé la crise du covid-19 de manière indolore : de 28,7 millions d’euros en 2018, la société a progressé d’année en année jusqu’à 33 millions d’euros en 2021. Et d’améliorer son résultat net au fil des mêmes années (de 1.5 en 2018 à 2,07 millions d’euros en 2021). En 2016, Copalis s’est lancée sur le marché de la surgélation avant d’acquérir l’entreprise Valofish en 2022 augmentant encore sa part de production dans ce segment de marché. Cette dernière pousse les mêmes feux que sa consœur du groupe : entre 2018 et 2021, Valofish est passée de 10,9 à 15,9 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ses résultats sont positifs, autour du million d’euros.
Marché export et énergie
Une activité générale tirée par les marchés internationaux. «Aujourd’hui, on exporte les trois quarts de nos productions. Aux États-Unis, en Chine, notamment en alimentation animal», ajoute le président. «On se situe sur les marchés Premium», précise Emmanuel Boucher. Scogal Synergies est la dernière trouvaille en date du groupe, forte du soutien de ses associés coopérateurs et de ses partenaires.
Cette nouvelle entreprise a pour objet d’être «la centrale d’achat d’énergie et de tous autres produits ou services au profit des coopérateurs et de toute autre entreprise participante», indiquent les statuts de cette centrale d’achat non-alimentaire qui fête son premier anniversaire en décembre. «Plus on pèse en mégawatts consommés, plus on pourra être représentatifs dans la négociation sur les tarifs. Sur l’énergie comme sur d’autres choses», escompte Jacques Wattez. D’autres idées sont en cours de formalisation, comme la production d’algues, actuellement en R&D.