À Boulogne-sur-Mer, Nausicaa reste sur la vague
Le Centre National de la Mer présentait ses résultats 2024 le 29 janvier à Boulogne-sur-Mer. Avec des chiffres qui progressent encore, Nausicaa prend confiance et semble devenir rentable. Compte-rendu.
Le million n’est pas loin. 916 679 visiteurs ont franchi les portes de Nausicaa l’an dernier contre 908 000 en 2023, soit une hausse d’un (petit) pourcent qui lui donne un nouveau record. Mais pour Christophe Sirugue, directeur général de Nausicaa, «c’est une année normale après de nombreux accidents». Une année qui voit la fréquentation se maintenir à un haut niveau pour le second site touristique payant des Hauts-de-France. Cette fréquentation prend une nouvelle forme avec un été 2024 qui reste chargé mais qui perd un peu en poids relatif, les visiteurs étant un peu mieux répartis sur les autres mois de l’année.
10,5 millions d'euros d'impact direct
«La stratégie de développement vers la Normandie, l’Île-de-France et le Grand Est donne ses résultats» selon le cadre ; 30 000 visiteurs sont venus du Grand Est en 2024. Il faut aussi remarquer la bonne tenue de la fréquentation étrangère (30% du total) avec notamment les belges qui sont 152 000 à être passés chez Nausicaa. Suivent les britanniques (36 000 visiteurs), les néerlandais (33 000 visiteurs) et les allemands (15 000 visiteurs) qui sont aussi les plus dépensiers. La part régionale de la fréquentation affiche 136 000 personnes. Nausicaa a bénéficié aussi en 2024 de la croissance des groupes scolaires avec 95 000 visiteurs.
Nausicaa s’est également fait ausculter de près pour les besoins d’une longue enquête réalisée, à l’échelle des 22 communes de l’agglomération, par le département Etudes de la Chambre Régionale du Commerce et de l’Industrie (CRCI). Son directeur Grégory Stanislawski a présenté des résultats conséquents : «les impacts directs sont évalués à 10,5 millions d’euros. Ils comprennent les dépenses d’investissement chez 88 fournisseurs dont 27 sont situés dans l’agglomération boulonnaise ; ainsi que les dépenses de fonctionnement chez 235 autres fournisseurs». En termes d’emploi, les chiffres sont, là aussi, éloquents. «On compte 293 emplois représentants 231 Equivalent-Temps-Plein (ETP)» ajoute le cadre consulaire.
Un poumon pour le territoire boulonnais
Au chapitre des impacts indirects, les services consulaires aidés par des étudiants de l’Université du Littoral et de la Côte d’Opale (ULCO), ont interrogés 833 visiteurs entre octobre 2023 et octobre 2024 : 97% vivent hors de l’agglomération et 58% ont fait une dépense afférente à leur visite à Nausicaa. Parmi les dépenses générales relevées par les promoteurs de l’enquête (dans l’agglomération), 58% vont dans l’hébergement (soit 14,8 millions d’euros), 35% dans la restauration (soit 9 millions d’euros) et 7% dans d’autres loisirs et du shopping (soit 1,6 million d’euros). Avec les effets induits, estimés à 10,2 millions d’euros, les retombées totales dans le Boulonnais avoisinent 46 millions d’euros et 468,6 ETP. «Une grosse PME» conclut Grégory Stanislawski.
Présent à la conférence de presse, le président de l’agglomération Frédéric Cuvillier a souligné la pertinence du modèle économique par la preuve comptable : «Nausicaa paie une redevance qui dépend de ses résultats. Aujourd’hui, c’est 3,2 millions d’euros. Cela permet de financer les investissements».
Pour Aletheia Press, Morgan Railane
Une DSP élargie
La Société d’Exploitation du Centre de la Mer est chargée par l’agglomération boulonnaise via une Délégation de Service Public (DSP) de piloter l’équipement. Cette DSP est passée en 2022 par une clause de revoyure qui l’a prolongée de 3 ans et lui a consenti des facilités financières. En 2023, cette société d’économie mixte a réalisé un chiffre d’affaire de 27,5 millions avec près de 2 millions de résultats nets. Deux fois plus qu’en 2022.