Créatique à Billy-Berclau : trente ans de savoir-faire en connectique industrielle
La société Créatique, à Billy-Berclau (62), est spécialisée dans la connectique industrielle. Les deux nouveaux propriétaires bénéficient des trente ans d’expérience de l’entreprise et du fait d’être seuls sur le marché.
Eric Poyeton, ingénieur, et Bertrand Vidal, au profil commercial, se sont connus lors d’une formation destinée à reprendre une entreprise. Ensemble, en octobre 2020, ces deux Lyonnais ont jeté leur dévolu sur Créatique Technologie, une «petite» entreprise de Billy-Berclau, spécialisée dans la connectique industrielle. «L’ancien propriétaire était aussi originaire de Lyon. Il y a trente ans, il est venu s’installer dans les Hauts-de-France pour être à trois heures des principaux constructeurs européens.»
Alors, qu’est-ce qui a plu aux deux hommes ? «Cette entreprise est une somme de compétences, explique Bertrand Vidal. En plus, c’est un marché de niche. Nous n’avons pas de concurrence en France.» Pour ne rien gâcher, l’ancien patron fondateur avait mis son affaire sur de bons rails. «Dans les années 90, il avait saisi l’arrivée de l’électronique dans l’automobile et savait qu’avec la somme des compétences de ses équipes, il pouvait répondre aux nouvelles exigences de fabrication. Et il s’était positionné sur la connectique industrielle.»
«Nous ne sommes pas des connecticiens»
Aujourd’hui, les deux hommes ont rebaptisé la société, changé de logo et revu les lignes de produits pour une meilleure visibilité auprès de leurs clients. Elle s’appelle désormais Créatique (85 salariés dont 12 ingénieurs) qui regroupe deux unités, celle de Billy-Berclau et une autre à Saint-Malo. Mais le métier, lui, n’a pas changé. «Nous ne sommes pas des connecticiens. Nous faisons de la connectique industrielle. Nous concevons des connecteurs qui permettent de faire des cycles industriels, à la différence d’un connecticien qui lui va faire de la connectique en très grande série et à usage quasiment unique.»
En résumé, les connecteurs industriels de chez Créatique permettent aux constructeurs automobiles de gagner un temps fou. «Avec notre système, on va tester si ce petit connecteur à très faible valeur est correct et peut être clippé à l’endroit où il doit l’être.» Aucune pièce automobile, porte, batterie, etc. ne sera assemblée si les éléments électriques ou électroniques n’ont pas été testés avant. Afin d’améliorer les contraintes techniques, Creatique, depuis peu, s’est dotée d’imprimantes 3D grâce à un projet déposé dans le cadre du plan de relance de l’automobile (PRA).
«On n’est pas copié car pas copiable»
«On est peu copié ou peu copiable, poursuivent les deux associés. Les Chinois ont essayé mais ils n’y sont pas parvenus. Car il y a une vraie expertise et un vrai savoir-faire de plusieurs décennies qu’ils ne maîtrisent pas.» Chez Créatique, on sait aussi «contrôler sans abîmer», détaille Bertrand Vida : «Nous sommes non intrusif. Nous n’abîmons pas la pièce du client. Et ça évite des coûts garantis et des pics de retouche qui peuvent s’élever à des centaines de milliers d’euros.» Enfin, Créatique diversifie ses activités. «On développe une gamme de produits qu’on appelle électroportatifs, de nouvelles solutions d’intelligence», explique Bertrand Vidal.
Créatique réalise aujourd’hui 80% de son CA (7,5 millions d’euros en 2021) avec l’industrie automobile, dont 58% à l’international. «Pas un constructeur nous échappe», se félicite Eric Poyeton, en précisant que Créatique possède 114 clients répartis sur plusieurs continents, «de Tesla à Skoda, en passant par tous les autres !». Créatique est présent sur trois continents et possède des agents commerciaux dans cinq pays, dont la Chine et le Brésil, ainsi qu’une filiale en Allemagne. De quoi considérer l’avenir avec optimisme…