Aménagement
À Ailly-sur-Somme les grands travaux sont lancés
La ville d’Ailly-sur-Somme entre dans une phase de travaux qui va durablement changer la physionomie de la commune. Parmi les grands projets, celui porté par le Cabinet de Simencourt avec l’éclosion d’un tout nouveau quartier sur le site de l’ex-usine Bigard.
« Lorsque j’ai été élue en 2014, nous pressentions déjà la fin de Bigard. La priorité était alors de trouver de bonnes solutions pour les salariés qui étaient encore environ 130 sur le site. Nous avons travaillé avec la préfecture et les ressources humaines de l’entreprise en ce sens », se souvient Catherine Bénédini, maire d’Ailly-sur-Somme.
Fin 2016, l’usine de découpe de viande ferme définitivement ses portes. L’édile doit en parallèle gérer une situation économique complexe, la commune de 3 000 habitants étant lourdement endettée.
Impossible dans ces conditions de racheter la friche. « J’ai sollicité une vingtaine d’entreprises locales qui auraient été en capacité de reprendre le site, mais je n’ai eu aucune réponse positive », poursuit l’élue. Le groupe Alliance, également installé rue du 60e régiment d’infanterie, annonce dans le même temps son intention de déménager, laissant lui aussi des bâtiments vides. La question de la revitalisation de la zone devient alors incontournable.
Un nouveau quartier
Le Cabinet de Simencourt se porte finalement acquéreur des 3,8 hectares de terrain. « Nous sommes entrés en contact avec eux et je les ai encouragés à lire attentivement le Schéma de cohérence territoriale (Scot). Nous ne voulions pas uniquement des lotissements ici, il était important de proposer une mixité de logements », souligne Catherine Bénédini.
Un dialogue constructif s’engage alors entre les parties. En ressort un projet atypique, composé de maisons individuelles et d’un béguinage permettant une cohabitation intergénérationnelle. Une bonne nouvelle pour cette ville où ¼ de la population a plus de 65 ans et où beaucoup de seniors vivent dans des habitations devenues trop grandes et inadaptées.
Le quartier sera également composé de logements intermédiaires ou encore un espace d’une centaine de mètres carrés où seront installés différents services comme un dépôt de pain, un cordonnier, un pressing, des producteurs locaux… « Des choses qui n’existent actuellement pas sur la commune »,précise la maire.
Après la destruction des bâtiments à l’été 2020, la construction du macro-lot devrait débuter cette année, avant une livraison globale du quartier fin 2024. « De notre côté, nous allons requalifier la rue du 60e RI, pour ouvrir ce quartier sur le reste de la ville », note-t-elle.
Une ville en mutation
En parallèle à ce projet privé, la mairie d’Ailly-sur-Somme réfléchit depuis 2015 à la transformation de la ville. Lauréate de l’AMI revitalisation des centres-bourgs, la commune s’est lancée avec l’agence Quartier Libre dans un grand diagnostic urbain.
Un travail réalisé en concertation avec les habitants d’Ailly-sur-Somme, y compris les collégiens. « En 2019, nous avons répondu à un nouvel appel à projets sur les friches pour compléter ce travail », détaille Catherine Bénediti qui souhaite aujourd’hui s’attaquer à la traversée de la ville pour redonner la priorité aux piétons.
Un projet de taille estimé autour de 6,5 millions d’euros. « Je vais demander une prospective financière pour voir jusqu’où nous pouvons aller. Ces travaux sont une question d’attractivité pour la commune. Ailly-sur-Somme attire de nouvelles familles, le commerce se porte bien, la crèche aussi, nous avons des médecins et des associations très actives. L’urbanisme est un outil très important pour dynamiser la ville », détaille l’élue.