A 30 ans, il veut se donner un nouveau souffle
Un état des lieux a été fait, l’organigramme a été retouché, l’offre culturelle et le projet scientifique sont en réflexion. Après l’ouverture du Louvre-Lens, à l'horizon : Mons (liée à Maubeuge) Capitale européenne de la culture en 2015…
L’écomusée de l’Avesnois − dont le siège est à Fourmies mais qui est constitué de quatre sites (voir encadré) − fait partie des structures culturelles, touristiques et économiques du sud du département. L’année de ses 30 ans, 2010, l’association a commencé à s’interroger sur son «offre culturelle» et sur son «projet culturel et scientifique». Faisons le point.
Etat des lieux. Christine Batteux, présidente de l’association depuis juin 2010 (aussi conseillère régionale et vice-présidente chargée du tourisme), explique qu’un «état des lieux» a été mené, avec l’aide d’un cabinet extérieur. «Il a duré six mois et a porté sur l’organisation interne, la muséographie, la programmation, c’est-à-dire les expositions permanentes, temporaires, stages, ateliers, rendez-vous réguliers… Si l’écomusée, ne connaît pas de problèmes de gestion ou de fréquentation, il fallait, après plus de 30 ans d’existence, envisager de lui donner un souffle nouveau, avec le concours de tous.»
Après l’état des lieux, terminé en 2011, l’organigramme a été aménagé en 2012, avec, souligne notamment la présidente, l’instauration de postes de coordinateur de sites placés sous la responsabilité directe de la direction qui a, elle, changé.
Une nouvelle directrice. Cet audit fut un premier regard nouveau et extérieur porté sur l’écomusée. Depuis septembre 2012, Alice Cornier, qui a repris les fonctions de directrice, a commencé à travailler à la fois sur le projet scientifique et sur les travaux à prévoir. Elle se donne, explique-t-elle, jusqu’à septembre 2013. Ses conclusions et propositions auront alors été soumises au conseil scientifique, à l’association, aux communes, aux financeurs… Alice Cornier, originaire de Lorraine, diplômée d’histoire de l’art, n’est pas tout à fait une nouvelle venue. Son arrivée dans l’Avesnois remonte à 2008 et elle a déjà exercé des fonctions de responsable du service culturel et éducatif au musée-atelier de Sars-Poteries (qui dépend du Conseil général).
«L’homme au travail». Lors des vœux du début d’année, il a été question de “requalifier” le site verrier de Trélon et de remédier aux inondations chroniques (et dégradations) dont souffre l’ancienne filature. Où en est-on ? Quels sont les changements envisagés ? La présidente et la directrice répondent que la «réflexion est toujours en cours» mais évoquent quelques pistes.
Christine Batteux précise d’abord qu’un thème susceptible de fédérer les quatre sites a été lancé : «L’homme au travail». Elle fait également référence à d’autres réflexions menées par le Conseil général et le Conseil régional à la fois sur la «gouvernance» en matière de tourisme et sur les 49 “Musées de France” de la région, auxquels il faut ajouter 140 «lieux insolites». «Bien sûr, l’enjeu est de tirer le meilleur parti de l’ouverture du Louvre-Lens et de mieux coordonner un tourisme qui fait vivre environ 38 000 personnes dans le Nord-Pas-de-Calais.»
Alice Cornier fait, elle, bien comprendre que les améliorations possibles ne manquent pas : la communication vis-à-vis du grand public, le recours aux nouvelles technologies dans les parcours de visite, la mise en valeur des collections et réserves, l’appel à la création contemporaine, le rôle éducatif des personnels des quatre musées qui mérite d’être mieux reconnu ainsi que celui des 200 bénévoles qui gravitent autour. La nouvelle directrice rappelle aussi que les quatre sites sont quatre témoignages rares de l’histoire économique et sociale. Elle cite enfin une autre échéance : que l’écomusée soit également prêt pour le rendez-vous de 2015 quand Mons sera Capitale européenne de la culture et Maubeuge, Capitale régionale.
Ce qu’il faut savoir
Sur le site www.ecomusee-avesnois.fr, on peut découvrir cet écomusée qui est donc un ensemble de quatre sites aménagés dans des lieux chargés de l’histoire économique locale. Le visiteur y est replongé dans le XIXe siècle et parfois plus loin dans le passé. A Felleries, c’est le musée des Bois jolis (tournage, boissellerie…) dans un ancien moulin à eau. A Fourmies, le siège, c’est le musée du Textile et de la Vie sociale, installé dans une filature. A Sains-du-Nord, une maison de maître abrite la Maison du bocage et de la vie rurale. A Trélon, enfin, l’atelier-musée du Verre a pour cadre un site verrier et une halle aux fours unique en Europe. Ces sites appartiennent aux communes concernées.
Une association s’occupe de leur gestion (30 salariés mais aussi environ 200 bénévoles). Son budget est de l’ordre d’1,8 million d’euros avec 20% de recettes propres, le reste étant constitué bien sûr de subventions (du Conseil régional surtout, de la quarantaine de communes adhérentes, de l’Etat, dans une moindre mesure…).
Sa fréquentation est estimée à 50 000 visiteurs. S’il ferme quelques semaines durant l’hiver, ce «Musée de France» présente la particularité d’être ouvert sept jours sur sept.
La naissance en 1980 de ce qui est présenté, sur le site internet, comme l’un des premiers écomusées de France, s’est apparenté, lit-on, à un véritable sauvetage (du patrimoine, des machines, de documents, de témoignages, d’objets), au bout d’une «gestation» qui a duré dix ans, dans un contexte de crise industrielle (la disparition du textile), agricole (la modernisation et la mise en péril du bocage) et sociale (pour la population ouvrière et rurale).