5G SA : les opérateurs en ordre de marche pour le lancement de la « vraie 5G »

Derrière les sigles 5G NSA et 5G SA se trouvent deux formes de 5G différentes. La 5G NSA est celle que nous utilisons depuis quelques années déjà. Toutefois, seule la 5G SA permet de profiter pleinement des avantages de ce nouveau réseau mobile.

(c) adobestock
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La 5G SA, que certains opérateurs appellent déjà 5G+, mais que les critiques ne manqueront pas d’appeler « vraie 5G », vient d’être annoncée chez Free, et devrait sous peu débarquer chez les autres opérateurs télécoms français.

5G SA versus 5G NSA

La 5G NSA, pour « Non Standalone » (non autonome) est celle massivement disponible aujourd’hui. Elle reste le moyen le plus simple pour les opérateurs de déployer la 5G, puisqu’ils n’ont qu’à changer les antennes, sans modifier le réseau d’infrastructures qui reste celui de la 4G. Cette 5G permet de servir simultanément un plus grand nombre de terminaux avec de meilleurs débits. À ce titre, la 5G NSA tire la quintessence des installations existantes, en levant certaines des limites des antennes 4G, tout en réutilisant les fréquences existantes.

La 5G SA, dite « Standalone » (autonome), est une « vraie 5G » de bout en bout, de l’antenne jusqu’aux infrastructures réseau. Elle permet notamment d’accéder à la bande de fréquences des 3,5 GHz, ce qui se traduit par des débits potentiels bien plus élevés : un facteur 10 par rapport au meilleur de la 4G. Le 3,5 GHz propre à la 5G est idéal pour les zones denses. Mais il restera probablement peu rentable en rase campagne du fait de sa plus faible portée. En milieu rural, ce sera donc la 5G NSA qui prendra le relai, sur des bandes de fréquences mieux adaptées.

La 5G SA apporte d’autres avantages, dont des temps de réponse qui peuvent descendre jusqu’à quelques millisecondes… mais probablement pas pour tout le monde. La 5G SA introduit, en effet, le concept de « network slicing », une segmentation du réseau en différentes classes de service aux caractéristiques différentes. Les tranches les mieux loties profiteront d’une meilleure qualité de réseau, d’un débit garanti et de temps de réponse extrêmement courts. Certaines tranches seront réservées prioritairement aux applications critiques : appareils médicaux connectés, voitures autonomes, robots industriels, etc. Le ‘network slicing’ permettra aux opérateurs de concentrer tous les usages, de la téléphonie en passant par l’Internet des objets (IoT), à la transmission de flux vidéo massifs, etc., dans un unique réseau : la 5G.

Êtes-vous en 5G SA ?

A décembre 2024, seul Free a lancé officiellement son offre 5G SA ‘grand public’, une option qu’il faudra aller activer dans son espace abonné. Les autres opérateurs se préparent à ouvrir eux aussi leur réseau 5G SA, qui est d’ores et déjà proposé aux entreprises. Orange le décline par ailleurs depuis peu sur le marché résidentiel (l’offre 5G+ home), pour couvrir, par exemple, des foyers n’ayant pas accès à la fibre.

Attention : même si vous avez activé la 5G SA chez votre opérateur, rien ne garantit que votre smartphone s’y connectera, car tous les appareils ou terminaux ne sont pas compatibles avec les nouvelles fréquences. Il faudra donc vérifier sur la fiche technique de votre smartphone que la 5G SA est bien reconnue et prise en charge. Beaucoup d’entre nous risquent donc de devoir changer leur smartphone 5G (neuf ou pas…) pour pouvoir profiter de cette « vraie 5G ».

Pire, même si votre téléphone est compatible, la 5G SA peut lui rester inaccessible. Au lancement de l’offre Free, les utilisateurs pourvus d’un iPhone (Apple) compatible 5G SA ont ainsi eu la désagréable surprise de constater qu’ils ne pouvaient pas accéder à ce nouveau réseau, les terminaux n’ayant pas été mis à jour en ce sens. Une pilule un peu dure à avaler vu le tarif des smartphones de cette marque. Un problème qui, n’en doutons, devrait être rapidement résolu.

David FEUGEY