Cinq intercommunalités se réunissent pour lancer une nouvelle dynamique de coopération
Les intercommunalités de Flandre Lys, du Pays de Lumbres, du Pays de Saint-Omer, de la Métropole européenne de Lille et de Béthune-Bruay Artois-Lys romane ont décidé de développer une dynamique de coopération sur le développement économique, le tourisme, l’innovation et la mobilité. Le désenclavement et la mobilité apparaissent comme le premier axe prioritaire de cette entente territoriale.
Sur cette thématique, l’objectif affiché est de faciliter la connexion vers Lille en fluidifiant et en massifiant les flux, grâce notamment à des solutions innovantes et décarbonées de transport de biens et de personnes, à l’instar de transports collectifs téléportés, mais aussi par le développement des infrastructures routières, comme la réalisation du projet de désenclavement via l’ex RN 42.
Dans cette perspective, les représentants des cinq intercommunalités se sont retrouvés pour un premier comité de pilotage à Béthune, dans les locaux de La Fabrique.
Ils ont ainsi abordé les constats, enjeux et perspectives de désenclavement des territoires ; la recherche de solutions innovantes en matière de mobilité ; la présentation méthodologique et le lancement du travail des équipes administratives et techniques.
123 000 personnes par jour
A l’issue de ce premier comité de pilotage, les élus locaux ont présenté les premières lignes de cette dynamique qui se veut apolitique.
«Chaque jour, 32 000 habitants de nos territoires partent sur la Métropole, dont 82% en voiture, et 7 000 personnes effectuent le trajet dans le sens inverse. Face à la saturation des infrastructures, quelles solutions collectives pouvons-nous apporter afin d’anticiper la connexion de nos territoires à la Métropole ?» a questionné Olivier Gacquerre, maire de Béthune et président de la communauté d'agglomération Béthune-Bruay Artois-Lys romane.
«Plus de 123 000 actifs rejoignent quotidiennement la MEL et 50 000 vont travailler à l’extérieur, a précisé Hélène Moeneclaey, vice-présidente de la MEL. Il faut donc, en effet, trouver des solutions pour désengorger les axes routiers, dans une démarche de solidarité et d’accompagnement de la MEL envers les autres territoires. Cela peut passer, par exemple, par le développement des parcs routiers à l’entrée de la Métropole.»
Et Jacques Hurlu, maire de Lestrem et président de la communauté de communes Flandre Lys, d’ajouter : «Ensemble, nous devons trouver des solutions pragmatiques pour faciliter la vie de nos habitants. L’enjeu est double : leur permettre de se rendre au travail plus facilement et conforter le développement de nos territoires.» L’élu a également pointé l’absence de gare sur la CCFL et le rabattement vers celle d’Armentières.
Le soutien du Conseil régional
Cette volonté politique de désengorger la connexion vers Lille et sa métropole a été confortée par Xavier Bertrand, président de la Région des Hauts-de-France, présent en visioconférence. «Le projet de Service express métropolitain, pour un investissement de 5 à 6 milliards d'euros, est un projet majeur des prochaines années, a-t-il souligné. Ainsi, 3 millions d'euros ont été votés par le Conseil régional pour lancer les premières études, cela montre notre intention de le faire ! Il y a également une réflexion sur d’autres projets, comme les transports téléportés. Ces projets sont importants car nous ne pouvons rester dans la situation actuelle de thrombose routière, et pour que ces territoires restent des bassins de vie.»
La Région est donc à la manoeuvre dans ce dossier majeur pour les intercommunalités de Flandre Lys, du Pays de Lumbres, du Pays de Saint-Omer, de la Métropole européenne de Lille et de Béthune-Bruay Artois-Lys romane. Qui, de leur côté, souhaitent «lancer rapidement une étude» sur la mobilité au sein de leurs territoires, selon Olivier Gacquerre, en parallèle des projets portés par le Conseil régional.
Le Service express métropolitain (SEM) à l’échelle des première et deuxième couronnes du nœud ferroviaire lillois
- Une annonce ministérielle au printemps 2019 pour des RER dans les plus grandes agglomérations françaises, avec pour toile de fond la loi d'orientation des mobilités (LOM) qui vise un doublement de la part du fer sur ces territoires.
- Un schéma directeur national fin 2020 avec dix étoiles ferroviaires à fort potentiel, dont celle de Lille.
- Un atelier de travail spécifique au sein de la plateforme «infrastructures et services» Nord (entre Paris et la frontière belge,) pilotée par l’Etat avec implication de la Région, l’État, SNCF réseau et la MEL.