4e édition du Campus Experts 2014
Cette année, pour sa quatrième édition, le Conseil régional de l’ordre des experts-comptables organise Campus Experts, université professionnelle des experts-comptables. Entretien avec Hubert Tondeur, son président.
La Gazette. Comment se présente cette nouvelle édition de Campus Experts ?
Hubert Tondeur. La quatrième édition de Campus Experts 2014 s’inscrit dans la continuité. Le Conseil régional attend quelque 300 à 350 participants venus de toute la région pour deux journées, les jeudi 16 et vendredi 17 octobre, d’animations très professionnelles en même temps que festives et conviviales. Plusieurs temps forts marqueront ce rendez-vous comptable régional, tels que l’assemblée générale statutaire à laquelle participera le président du Conseil supérieur, Joseph Zorgniotti, la prestation de serment d’une trentaine de nouveaux inscrits, la remise des médailles de la profession le jeudi. Et le vendredi sera une journée tournée vers l’information et la formation des experts-comptables, avec des temps dédiés aux actualités fiscales, sociales et comptables ainsi qu’aux actualités intéressant le monde associatif et les entreprises, le plus souvent homologués, sans oublier les nombreux ateliers flash proposés par nos partenaires. La Direction régionale des finances apportera son concours à une animation consacrée aux procédures fiscales, prévue le jeudi matin.
Campus Experts s’inscrit dans la continuité du 69e congrès national qui a lieu du 8 au 10 octobre à Lyon, avec un thème résolument tourné vers le futur de l’expert-comptable : «Le monde change ! Oser. Agir. Conquérir». Ce congrès est celui de la métamorphose de la profession qui a fait sien l’apport de l’innovation et des nouvelles technologies pour mieux intégrer les évolutions de son environnement, répondre aux nouvelles demandes de ses clients, ouvrir son horizon à de nouveaux métiers. Après Dijon l’an dernier et Lyon, le prochain congrès aura lieu à Paris, avant de retrouver Lille en 2016 pour la cinquième fois de l’histoire du congrès.
Quelle est l’actualité pour les experts-comptables ?
La vraie actualité de la profession, c’est surtout celle de nos clients. Nous faisons le constat qu’elle ne repart pas vraiment et qu’il y a encore beaucoup de disparitions d’entreprises. Elles sont aujourd’hui le fait d’entreprises récentes et des très petites entités. Nos clients souffrent de business en berne, d’un manque de chiffre d’affaires, de marges, de trésorerie. Quand l’économie tourne au ralenti, la profession comptable tourne elle aussi au ralenti.
Dans ce contexte compliqué, notre actualité est d’encourager les entreprises à utiliser les dispositifs mis en place par le gouvernement. Le CICE par exemple, pour lequel la profession a été le moteur et le sera encore avec le passage de son taux à 6% pour les rémunérations versées au titre de 2014, deuxième année d’application, mais dont, aujourd’hui, les entreprises sous-estiment encore l’utilisation. Ou les aides à la création d’entreprises innovantes avec l’objectif d’aider à l’émulation de la recherche et de l’innovation technologique. Notre mission est d’expliquer ces dispositifs à nos clients pour qu’ils se les approprient et les utilisent.
Notre client, c’est le marché, l’entreprise. Comme lui, nous subissons des stagnations, alors même que nous supportons des coûts de réinvestissements technologiques importants. Malgré une baisse de nos marges et les difficultés à encaisser les honoraires dus, la profession maintient globalement l’emploi et fait preuve de citoyenneté.
Etes-vous concernés par la réforme des professions réglementées ?
D’un point de vue général, nous sommes un peu inquiets de la façon de faire ou de communiquer qui conduit à ce que certaines professions soient prises comme cibles, alors que les pouvoirs publics se sont appuyés sur elles pour faire de la France un pays de droit et de normes communément acceptées qui nous assurent une réelle sécurité. Un particulier ou entrepreneur peut investir en France en bénéficiant d’une garantie juridique assez exceptionnelle.
D’un point de vue particulier, nous exerçons notre profession dans un environnement ouvert. Nous n’avons pas de numerus clausus, une totale liberté d’installation et une pratique tarifaire non réglementée. Nous sommes largement contraints par les capacités de nos clients. Et la majeure partie de nos missions sont contractuelles.
Tout en concourant au service public, comme d’autres professionnels libéraux, par l’aide que nous apportons à l’application des règles fiscales, sociales, comptables, l’activité de l’expert-comptable s’inscrit totalement dans un environnement concurrentiel. Nous sommes des relais pour aider particuliers et entreprises à respecter les réglementations sans aucune obligation de faire appel à nos services.
Pour autant dans ce contexte, la profession est solidaire avec les professions visées dont nous comprenons les craintes. Il faut que les discussions s’engagent sur des bases plus sereines, sachant que nous ne pouvons pas toujours invoquer la réforme… pour les autres. Réduisons la complexité sociale, fiscale, juridique, incitons à investir et assurons la stabilité des règles du jeu, nous gagnerons en efficacité et en développement économique.