47 projets pour 3 077 emplois créés ou maintenus
Avec 47 projets, +15% sur 2013, et 3 077 emplois créés ou maintenus, +12,4%, la région se classe au deuxième rang des régions du bilan 2014 des investissements directs étrangers en France. Une performance qui n’avait plus été atteinte depuis 2001.
«Les investissements étrangers sont importants pour nous. La région compte plus de 1 600 établissements à capitaux étrangers pour près de 100 000 emplois, soit 11% des emplois salariés et 28% de l’emploi salarié dans l’industrie, 42% des exportations de la région.» A l’écoute de ces chiffres très significatifs, on comprend d’autant mieux la satisfaction affichée, ce 19 mars, par Luc Doublet, président de Nord France invest qui est l’agence de promotion économique de la région en charge de la détection, de l’accueil et de l’accompagnement des investisseurs étrangers. Il commentait alors la deuxième place du Nord-Pas-de-Calais au classement des régions françaises, derrière l’Ile-de-France, pour le nombre d’emplois créés ou sauvegardés en 2014 grâce à ces apports.
C’est que, pour la troisième année consécutive, le bilan des investissements directs étrangers affiche une progression à la fois en nombre de projets : +15% à 47 contre 30 en 2011, 35 en 2012, 41 en 2013 ; et en emplois, +12,4% à 3077 contre 1 347 en 2011, 1 514 en 2012 et 2 737 en 2013, à données comparables. Car, sur la base des nouveaux critères établis par Business France (ex-AFII, Agence française des investissements internationaux), qui permettent notamment de comptabiliser les investissements réalisés dès le premier emploi contre dix précédemment, à l’instar des classements internationaux, le bilan région s’établit à 58 projets recensés pour 3 139 emplois créés ou maintenus, soit 5,7% des projets et 11,8% des emplois recensés au niveau national.
Ces résultats ont aussi permis à Luc Doublet de se féliciter de l’action de l’ensemble des partenaires du réseau Investir en Nord-Pas-de-Calais : «Les outils mis en place pour régénérer la région fonctionnent plutôt bien.» Si Nord France invest, qui est financée par la Région et la CCI de région Nord de France, a atteint ses objectifs en contribuant à la création ou au maintien de 1 500 emplois au travers de dix projets aboutis, 15 partenaires territoriaux apportent leur contribution à ce bilan : communautés d’agglomération (Maubeuge Val de Sambre, Valenciennes Métropole, Porte du Hainaut…), agences de développement (Côte d’Opale développement, Saint-Omer développement, Lille’s agency…), chambres de commerce et d’industrie (Artois, Grand-Hainaut, Grand-Lille…).
Ces résultats sont d’autant meilleurs que le bilan national publié le 16 mars par Business France (ex AFII) montre une hausse moins marquée (+8%) du nombre de projets décidés (740 contre 685 en 2013) et une baisse (-14 %) du nombre d’emplois créés ou sauvegardés (25 478 contre 29 631 en 2013).
La meilleure performance depuis 2008. Au final, le bilan régional 2014 représente la meilleure performance depuis 2008, puisqu’en se plaçant, en nombre d’emplois, juste derrière l’Ile de France, la région précède Rhône-Alpes, PACA et Midi-Pyrénées, un classement qu’elle n’avait plus été atteint depuis 2001. En nombre de projets, sa «part de marché» passe à 6,4% contre 6% en 2013 et en nombre d’emplois (elle performe à un niveau record de 12,1% contre 9,2% en 2013), soit la meilleure performance enregistrée depuis l’implantation de Toyota en 1998 ou (où ? : se rattache à 1998 ou à la meilleure performance ? Auquels cas manque un verbe ci-après près d’un emploi sur huit créés ou maintenus par des sociétés étrangères à l’échelon national capté par la région.
En termes de nationalités, les pays historiquement présents en région (Allemagne, 8 dossiers pour 558 emplois ; Royaume-Uni, 5 projets pour 523 emplois ; Belgique, 13 projets pour 474 emplois ; Etats-Unis, 6 projets pour 409 emplois ; Pays-Bas, 3 projets pour 183 emplois) restent en tête du classement. Seul le Japon en est absent. A noter la forte contribution de la Chine en termes d’emplois (487) au travers de l’importante opération de reprise de l’usine Valdunes.
Par secteurs d’activité, les projets industriels (26 sur 47) sont prépondérants, mais les activités de services représentent 58% des emplois (1 776 sur un total de 3 077). Le fait le plus marquant est que les décisions d’investissement dans le secteur tertiaire concernent à 95% des créations d’emplois (5% seulement sont des reprises), alors que dans l’industrie, l’équilibre est parfait entre les emplois créés (658) et sauvegardés (643), du fait de l’impact d’opérations de reprise.
Parmi les projets qui ont marqué plus fortement l’activité de l’année 2014, le centre de services partagés par L’Olivier assurances, filiale française du groupe britannique Admiral, à Marcq-en-Barœul (250 emplois créés à trois ans) ; le plateau d’affaires de BCD voyages, groupe néerlandais spécialisé dans la gestion de voyages d’affaires, à Lille (100 emplois à trois ans) ; l’extension du site de logistique de distribution de colis par Dispeo, filiale de la société allemande Otto GMBH, à Croix (400 emplois créés) ; la création d’ Ecofos sur le site Total à Mardyck, site de production de phosphates, par la société belge Technochem (100 emplois prévus) ; et la reprise par le groupe chinois Masteel des deux sites de production de matériel ferroviaire de Trith-Saint-Léger et Leffrinckoucke avec maintien de 487 emplois.
Si Luc Doublet peut aller jusqu’à lancer que «le rouleau compresseur continue sur sa lancée», il n’en reste pas moins réaliste en insistant sur la profondeur de l’action engagée dans la région : «Quand les investisseurs s’implantent en Nord-Pas-de-Calais, notre travail n’est pas terminé, il commence !», car, ajoute-t-il : «Si vous les accompagnez bien, ils deviennent prescripteurs.»
Agrafesh : 60 emplois sur Actiparc
Pour illustrer leurs propos, Luc Doublet et Yann Pitolet, président et directeur général de Nord France invest, avaient convié Jan Demarez, créateur et gérant de l’entreprise familiale belge Agrafresh qui a décidé la création d’un site de production de légumes frais prêts à l’emploi au sein d’Arctiparc à Athies, près d’Arras, avec la promesse d’une création de 60 emplois à trois ans.
C’est pour répondre à sa croissance et pour conquérir de nouveaux marchés tant en France, qui représente déjà 39% de son activité, qu’en Grande-Bretagne (5%) qu’Aquafresh a décidé de s’implanter au sein de la communauté urbaine d’Arras, qui présente les avantages d’un bassin agricole dense et d’une situation géographique stratégique à quelque 100 km de sa base implantée à Egem en Flandre-Occidentale.
Produisant essentiellement des salades et des légumes prêts à l’emploi, à 90% sous marques de distributeurs, et commercialisant des légumes cuits sous vide pasteurisés, Aquafresh emploie 80 salariés à Egem et a réalisé un chiffre d’affaires de 12,7 M€.
Actuellement en construction, le site doit être opérationnel au dernier trimestre 2015 grâce à un programme d’investissement d’un montant de 8,5 M€. En première phase, il prévoit sur un terrain de 36 000 m2 un bâtiment de 12 000 m2 comprenant une usine de transformation et un bâtiment de stockage logistique à température dirigée. De 15 à 20 emplois à l’ouverture, l’effectif doit atteindre les 60 collaborateurs dans les trois ans.
Les premiers contacts avec l’entreprise datent de mai 2012 et c’est la communauté urbaine d’Arras qui a coordonné les discussions, en partenariat étroit avec la CCI Artois, Nord France invest, la chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, les services du Conseil régional et de l’Etat.