3Dduo est le champion 2014

Le studio de création de jeux vidéo à Tourcoing, grand lauréat de la course aux entreprises technologiques de croissance au nord de Paris, a cumulé sur cinq ans une progression du chiffre d’affaires de 1 761%.

A droite, Maxence Devoghelaere, dirigeant de 3Dduo.
A droite, Maxence Devoghelaere, dirigeant de 3Dduo.
D.R.

A droite, Maxence Devoghelaere, dirigeant de 3Dduo.

Trouver de nouveaux relais de croissance… C’est ce que 3DDuo ne cesse de faire depuis sa création en 2008. Cette fin octobre encore, Maxence Devoghelaere, le patron de 3DDuo, était au salon Game Connection à Paris. C’est la quatrième fois que la PME tourquennoise se rend à ce rendez-vous international des créateurs de jeux vidéo. Elle y a tenu un stand sur l’espace de Pictanovo, la communauté de l’image en Nord-Pas-de-Calais. «Nous y rencontrons des studios qui souhaitent distribuer leurs jeux sur notre portail, explique Maxence Devoghelaere. Nous y rencontrons des distributeurs qui vont diffuser notre portail dans d’autres pays. Nous nous développons sur toute la France. Il faut penser à se développer sur d’autres pays…» Le nouvel axe de développement de 3DDuo : l’international.  

Cette 14i édition du Palmarès Fast 50 est tombée à pic pour 3DDuo. La PME a certes vu le jour début 2008. Mais c’est un an plus tard, c’est-à-dire depuis cinq ans, qu’elle s’est véritablement hissée sur les rails d’une croissance soutenue. Ce qui coïncide avec le principal critère du palmarès de Deloitte et d’In Extenso, cabinets de conseil et d’audit : la progression du chiffre d’affaires sur cinq ans. Progression qui est de 1 761%  pour 3DDuo. La plus forte parmi les 31 entreprises candidates de cette année. «C’est une belle reconnaissance. Figurer dans le top des entreprises performantes, c’est bien et être premier, c’est encore mieux, fait savoir Maxence Devoghelaere. Nous avons beaucoup investi. Nous avons pris beaucoup de risques. Des fois ces investissements ont payé, des fois ils n’ont pas payé.»

La croissance du numéro 1 au Fast 50 Régional a été tirée par la maturation de son modèle économique. «Initialement, nous avions un business modèle de prestations de service en B to B qui ne générait pas beaucoup de croissance. Nous nous en sommes rendu compte très vite. Tout en conservant celui-là, nous avons développé en parallèle d’autres business modèles en B to C avec des revenus grand public. Nous avons développé également une activité média en rachetant Allofamille, une filiale d’Allociné, qui nous permet de commercialiser des espaces publicitaires.» Le rachat de ce que l’on appelle «Allociné des loisirs pour la famille et les enfants» a été fait en 2012. L’exploitation de la régie publicitaire d’Allofamille a été l’un des premiers relais de croissance que 3DDuo s’est empressée de trouver pour compléter son modèle économique. Mais les évolutions que ce dernier va connaître ne s’arrêtent pas là.

Autre exemple de croissance externe  l’été dernier ? Le rachat de Cassiop, développeur roubaisien de la plate-forme en ligne Kimple de création d’advergames, jeux concours publicitaires. «Les marques nous achètent des abonnements pour accéder à cette plate-forme. Et elles sont capables avec leurs ressources internes de créer leurs propres jeux promotionnels qu’elles vont mettre sur leurs sites internet, sur leurs réseaux sociaux. Le but pour la marque, c’est de recruter de nouveaux clients ou d’en fidéliser, de qualifier une base de données, etc.» C’est sur cette plate-forme que la marque Lacoste qui devait lancer ce début d’année une nouvelle marque de polo a développé un jeu de puzzle. «Le jeu consistait à reconstituer le polo le plus vite possible. Les joueurs qui obtenaient les meilleurs scores gagnaient le nouveau modèle de polo. En une semaine, le jeu a fédéré 25 000 joueurs.»  Kimple, kit technique de développement de jeu, a permis à 3DDuo d’assouplir son offre de jeu sur mesure. Laquelle offre était plus coûteuse et pas toujours au diapason en termes de délai avec le lancement du produit du client. Une cinquantaine de clients sont abonnés, parmi lesquels le groupe Lagardère, TF1, France Télévisions, Crédit agricole…

Toujours cet été, 3Dduo a lancé Fun4Family, un portail de jeux destiné aux familles, un portail développé grâce au concours financier de Newfund, un capital-risqueur parisien. Le même qui avait initialement investi dans Leelh, jeu post-apocalyptique sur Lille par lequel 3Dduo avait démarré et qui n’a pas trouvé son marché. C’est Finorpa qui avait, en 2009, permis à la PME de relancer son activité.

Quatre prix spéciaux

Deux développeurs de jeux vidéo (3Dduo, Groupe Interaction) et un éditeur de logiciel (GB & Smith) sur les trois marches du podium de cette 14e édition du Palmarès Technology Fast 50. Le prix Picom des technologies du commerce, tout aussi convoité, est remporté cette année par Onyme. Cette PME d’EuraTechnologies a recentré son activité sur l’édition de logiciels de suivi et d’analyse de l’expérience client. «Il s’agit de la mesure du niveau de satisfaction du client», explique Antoine Serniclay, patron d’Onyme. Parmi les «3 000 utilisateurs» d’Onyme Opinion, le produit phare du lauréat du prix Picom, Vertbaudet, Cyrillus, Optic 2000, etc.

Très attendu cette année, le prix “révélation” remis pour la première fois à Wizeoo, éditeur marcquois de logiciels pour la distribution. Les solutions de pilotage de la facturation de la jeune PME sont utilisées par bien des distributeurs tels Top office et, depuis cet été, par Zodio (décoration et équipements pour la maison), filiale du groupe Adeo.   

Cette année, le prix “EnterNext” de l’entreprise cotée en Bourse et le prix “PME/ETI” ont été remportés respectivement par Acteos (éditeur à Roubaix) et DBT-CEV (énergie et greentech à Brebières).