30 ans pour le LaM !
Du MAM au LaM, le musée de Villeneuve-d’Ascq affirme sa présence et son originalité au sein de la métropole lilloise, avec des ambitions internationales légitimes.
Le 17 novembre 1983, le ministre de la Culture, Jack Lang, inaugure le MAM (musée d’Art moderne, Lille Métropole) avec le premier conservateur du musée, Pierre Chaigneau. Le souhait de Jean et Genevièvre Masurel est réalisé. Ce couple d’industriels du Nord avait fait don de sa magnifique collection d’art moderne à Lille Métropole Communauté urbaine en 1979, à condition qu’il soit construit un musée pour la présenter et la préserver. Imaginé par l’architecte Rolland Simounet, le musée est «à l’image des musées du nord de l’Europe, avec un parc de sculptures, mais aussi un auditorium et des salles d’ateliers pédagogiques, très rares à l’époque», souligne Sophie Lévy, conservatrice en chef du musée, qui insiste aussi sur l’existence d’espaces dédiés à l’art contemporain et aux expositions temporaires «pour inscrire le musée dans l’art de son temps». Et 30 ans plus tard, c’est toujours le cas !
Un musée qui affirme son originalité. La donation de la collection d’art brut de L’Aracine en 1998 entraîne un changement de nom (le MAM devient le LaM − musée de l’Art moderne, de l’Art contemporain et de l’Art brut en 2008) et l’agrandissement du musée pour y présenter la collection en 2010 après quatre ans de travaux. La conjugaison des trois collections (art brut, contemporain, moderne) en fait un musée unique en son genre en Europe. Et le succès est au rendez-vous, avec des chiffres tous en augmentation : le visitorat (moins de 100 000/an en 2008, entre 150 000 et 200 000/an depuis 2010), les visiteurs étrangers (de 3% en 2008 à près de 11% en 2013), le jeune public (de 0 en 2008 à 33% en 2013), les expositions (de trois à six dont une grande exposition/an en 2008, près de neuf dont deux grandes expositions et une saison d’été en 2013), les conférences (aucune en 2008, soixante-quinze en 2013).
Côté mécénat, Véronique Petitjean, directrice de la communication et du mécénat, rend hommage aux partenaires du musée : «Le soutien (numéraire et/ou en nature) ne faiblit pas et s’inscrit toujours dans la durée et sur la base d’un sens partagé. Le club Regards & Entreprises, qui perdure depuis plus de 20 ans, célèbre le musée cette année en permettant l’acquisition d’un ensemble d’œuvres unique d’art brut.» La location d’espaces (en moyenne 50 opérations/an) est elle aussi en augmentation, avec un pic en cette année d’anniversaire.
Des projets internationaux. A l’image de cette dynamique, les projets ne manquent pas et montrent l’ambition du LaM d’étendre son aura à l’international et de consolider son identité si particulière, en s’appuyant sur l’art brut «qui n’est plus remis en cause», insiste Sophie Lévy. «En 2014, nous organisons une exposition sur Meret Oppenheim en production avec un musée autrichien. Celle sur Nordström avait été partagée avec la Suède. En 2016, nous préparons une rétrospective Modigliani. Celle qu’il n’a jamais eue ! En collaboration avec la RMN (réunion des musées nationaux, NDLR) et avec des étapes prévues en Europe et aux Etats-Unis.» Un nouveau cap pour le LaM.