3 questions à ... Laurent Hily

Lancée en 2008, l’auto-entreprise a subi de récents changements législatifs qui viennent encadrer de manière différente le statut et posent des questions sur son devenir.

Délégué pour la région lorraine de la fédération des auto-entrepreneurs
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1.Où en est l’auto-entreprise en Lorraine ?
Laurent Hily : L’entrée en application de plusieurs mesures découlant de la loi Pinel depuis ce 1er janvier ajoutée à la réforme des chambres consulaires a impacté le statut. Les dernières tendances sont inquiétantes. La proportion des auto-entreprises dans la création était encore il y a peu de 52,5 %. Elle est désormais de 43,9 %. L’érosion est continue depuis janvier.

2. Comment analyser ce repli ?
L.H : En voulant favoriser une normale équité entre micro-entreprises et entreprises tant juridiquement que fiscalement, on retire peu à peu la spécificité et l’intérêt du régime originel d’auto-entreprise, utilisé par des demandeurs d’emploi en fin de droit notamment. Leur chiffre d’affaires est généralement modeste. L’auto- entreprise est un tremplin et certainement pas une concurrence déloyale.

3. Quel avenir pour le statut ?
L.H : 1 000 auto et micro-entreprises non créées ce seront bien souvent 1 000 chômeurs de plus. Il faut savoir ce que l’on veut quant on parle de politique d’emploi. Le régime continuera à vivre mais l’accès en est moins facile et quelque part on décourage la motivation «je m’installe». C’est dommageable car il est à la source de nombreux métiers futurs dans l’innovation, les services à la personne et l’environnement.