3 milliards d'euros d'investissement à horizon 2020
Nommé en juillet 2016 à la tête de la direction du réseau Nord et Est, le Lillois est fidèle depuis ses débuts dans la vie active à BNP Paribas. Nicolas Otton représente la banque sur un territoire qui venait d'être élargi par l'union des deux anciens réseaux Nord et Est pour s'étendre au nord de la ligne Le Havre-Strasbourg suite ( suite ??). Entretien avec ce Lillois qui ne cache pas son plaisir de revenir dans la capitale des Flandres.
La Gazette : Quelques mots de présentation…
Nicolas Otton. Je suis né à Lille et j’ai fait mes études à l’Université catholique et suis titulaire d’une maîtrise en économie et d’un DESS gestion financière et comptable de l’entreprise de l’université Panthéon Assas Paris II. J’ai intégré BNP Paribas en 1998 dans le région Nord au sein de la filière Entreprises. En décembre 2005, j’ai été nommé responsable commercial clientèle Entreprises & Institutionnels à Nantes, avant de prendre en décembre 2009 la direction du centre d’affaires Champagne-Ardenne-Reims et de rejoindre en avril 2012 la filière banque de proximité comme directeur du groupe d’agences de Paris-Rive gauche. En décembre 2014, je suis devenu directeur du réseau Est jusqu’à ma nomination à Lille.
Nouvelle nomination pour nouvelle région ?
Effectivement, ma nomination est concomitante avec la mise en place, fin juin 2016, d’un nouveau dispositif réseau avec la création d’une direction régionale de réseau Nord et Est, avec un périmètre né de l’union de ces deux territoires. Ce projet abouti répondait à la volonté de dégager des marges de manœuvre par la mutualisation de certaines fonctions pour investir dans le dispositif et, comme nous sommes une entreprise de services, pour créer plusieurs dizaines de postes de conseillers.
Aujourd’hui, le réseau Nord Europe est composé de 10 groupes de proximité, chacun comptant une trentaine d’agences, le plus souvent sur un ou deux départements, pour un total de 317 agences, de 5 centres d’affaires dédiés aux entreprises, notamment PME et ETI et de 13 maisons des entrepreneurs qui regroupent à la fois des conseillers entreprises et des conseillers patrimoine à même de prendre en charge l’ensemble des besoins des dirigeants et de leurs entreprises. La direction régionale de ce réseau réorganisé est basée à Lille, avec une direction déléguée à Strasbourg qui a vocation à suivre la région Grand-Est et le territoire de Belfort, quand Lille a autorité sur les Hauts-de-France et le département de la Seine-Maritime. Au total, ce sont 3 000 collaborateurs qui travaillent au service de plus d’un million de clients, chacune des deux zones étant grosso modo équivalente, même si dans les Hauts-de-France, le Nord est très représenté, notamment sur l’axe Lille-Valenciennes sur la partie Entreprises grâce à son esprit entrepreneurial très fortement développé. Les structures supports de nos agences et de nos centres d’affaires sont centrées sur 3 sites : Lille majoritairement, Nancy et Strasbourg.
Comment s’est passée cette union de territoires bancaires ?
Il y a eu mutualisation de nos services, sans aucune disparition d’agence, de centre d’affaires, de services. Nous sommes réellement dans un projet de développement. C’est pour ce projet qu’il a fallu nous regrouper, pour dégager des marges de manœuvre et pour les investir. Le but était aussi de capitaliser sur nos différentes expertises pour offrir davantage de services à notre clientèle. Nous avons ainsi investi dans les métiers de chargés d’affaires innovation pour les entreprises innovantes et les start-up, dans des postes d’experts, appelés chargés de banque privée actionnaires dirigeants, pour accompagner les chefs d’entreprise dans leur développement de patrimoine. Tous ces investissements n’avaient pour objectif qu’une montée en puissance des niveaux compétences et expertise.
Ce territoire possède de nombreuses frontières. Une opportunité pour vous ?
En effet, nos Desks transfrontaliers nous permettent de proposer de nombreux services à nos clients. C’est ainsi que nous mettons à disposition des chefs d’entreprise belges un Belgium Desk à Lille et, pour les chefs d’entreprise allemands un German Desk à Strasbourg. Ces Desks leur proposent un accompagnement global pour leur installation en France (locaux, expertise comptable, etc.). Faciliter ces implantations d’entreprises dans nos territoires est bon pour l’emploi et le dynamisme économique de nos régions.
Nos centres d’affaires, partout en Europe, peuvent accompagner les besoins pour des entrepreneurs étrangers souhaitant investir en France. La Belgique et l’Allemagne représentent à elles seules 25% des projets d’investissement étranger en France. C’est pourquoi nous avons mis en place un véritable dispositif concret en développant et maximalisant notre qualité de services et notre accompagnement à l’international pour leur trouver, par exemple, des solutions sur le cash management, c’est-à-dire sur la gestion des moyens de paiement et de règlement à l’international. L’ambition que nous portons est d’accompagner une entreprise sur deux qui s’installe sur ce territoire.
Comment vous positionnez-vous auprès des entreprises ?
Nous profitons du contexte de taux bas et de l’investissement que l’on sent repartir pour nous positionner au plus près de l’investissement des entreprises. Cette ambition porte ses fruits et les chefs d’entreprise en profitent. Sur nos clients entreprises, nos volumes de production de crédit étaient à fin décembre 2016 en croissance additionnelle de plus de 35%, à 1 milliard d’euros.
Si nos crédits à la consommation pour les particuliers étaient en hausse de 25% dans le Nord – Pas-de-Calais, les crédits d’investissement alloués aux professionnels (small business) affichaient une progression de 6%, à 500 M€, et ceux alloués aux PME de 40% en nombre et de 50% en valeur, à 400 M€.
Nos parts de marchés progressent. Cela s’explique par un contexte économique qui, indéniablement, s’améliore au travers des taux particulièrement attractifs qui sont une vraie opportunité pour les chefs d’entreprise de déclencher de nouveaux investissements. L’environnement est plutôt bon, même si 2017, année électorale, est par définition plus difficile à prévoir. Pour autant, nos clients nous font part de projets, bien plus qu’en 2015 et le premier semestre 2016. En tout cas, le trend est bon et nos chefs d’entreprise font preuve de dynamisme.
Clairement, nous avons les moyens d’accompagner les entreprises dans leurs projets, que ce soit en fonds propres, à l’international grâce à nos diagnostics, mais aussi dans les flux et notamment sur la sécurisation des moyens de paiement, sur l’entrepreneuriat social et responsable, sur l’entrepreneuriat au féminin, ou encore sur la transition énergétique.»
Le groupe a présenté le 20 mars les détails de son nouveau plan stratégique à horizon 2020. Que prévoit-il ?
Nos clients attendent plus de la banque. Ils sont en attente d’expertise, de solutions personnalisées et surtout de parcours simples, fluides et sécurisés.
Pour répondre à cette évolution des besoins de nos clients, et pour en attirer d’autres, le groupe accélère sa transformation digitale et capitalise sur ses forces que sont son modèle intégré et la diversité de ses métiers. A ce titre, BNP Paribas va investir, à horizon 2020, 3 milliards d’euros dans son plan de transformation et d’amélioration de son efficacité opérationnelle. La banque de détail en France de BNP Paribas vise une montée en puissance en matière de conquête de clients, pour gagner, en 2020, 600 000 nouveaux clients.
La région Nord et Est sera-t-elle impactée ?
La région Nord et Est va bien entendu bénéficier de ce plan de transformation. D’ailleurs, comme évoqué plus haut, nous continuons à recruter localement sur des profils de conseillers. Etre au plus près de nos clients et de leurs besoins et projets est plus que jamais notre priorité.