27 millions d’euros pour redynamiser la filière pêche

Comme un symbole, c’est dans les profondeurs du plus grand aquarium d’Europe Nausicaa, qu’a eu lieu le lancement du Fonds Européen pour les Affaires Maritimes, la Pêche et l’Aquaculture (FEAMPA) 2023-2027. Ce programme, qui vise à moderniser et redynamiser la filière pêche est doté de 27 millions d’euros sur 5 ans, dont 17,9 millions injectés par l’Europe et 9 millions, en contrepartie, par la Région des Hauts-de-France.

Depuis le 12 décembre, un site internet permet aux pêcheurs et porteurs de projets de monter leurs demandes de financements. À la suite de quoi, si un dossier est accepté, le porteur de projet recevra 40 % d’aides publiques. «Je vous donne un exemple concret, détaille Marie-Sophie Lesne, la vice-présidente de la Région Hauts-de-France chargée de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Pêche. Un jeune pêcheur qui souhaite s’installer achète un bateau d’occasion 100 000 euros. Il est éligible au FEAMPA. Il va débourser 60 000 euros pour acheter son navire et il recevra 40 000 euros d’aide publique, plus exactement 28 000 euros du fond FEAMPA et 12 000 euros, en contrepartie, de la Région Hauts-de-France.»

Déjà 25 dossiers en construction

Pour obtenir ces financements, faut-il encore que les projets entrent dans l’une des quatre catégories prioritaires suivantes : favoriser une pêche durable et la conservation des ressources biologiques et aquatiques ; encourager les activités aquacoles durables ainsi que la transformation et la commercialisation de produits de la pêche et de l’aquaculture ; permettre une économie durable dans les zones côtières, insulaires et intérieures ; et favoriser le développement des communautés de pêche. 

«Voici une liste, non-exhaustive, de quelques projets qui peuvent être financés, en partie, par le fonds FEAMPA : l’installation de jeunes pêcheurs, la remotorisation des navires afin qu’ils consomment moins de carburant et dégagent moins de CO₂, l’installation d’activités aquacoles qui mettent un point d’honneur à préserver les ressources, les projets qui s’axent autour de la revalorisation des invendus, et des déchets, entre autres...» énumère Marie-Sophie Lesne.

Au total, depuis l’annonce du lancement du FEAMPA, 25 lettres d’intention ont déjà été déposées en région et devraient aboutir sur des projets financés. Parmi elles, celle de l’entreprise Local Ocean qui a pour projet de créer, à Boulogne-sur-Mer, une ferme qui produirait jusqu’à 9 000 tonnes de saumons par an. «Local Ocean va solliciter le FEAMPA, mais bien d’autres financements régionaux également. Le projet est estimé à des millions», précise l'élue de la Région Hauts-de-France.

235 projets financés entre 2014 et 2020

Marie-Sophie Lesne croit au lancement de ce fonds pour dynamiser la filière, d’autant que son prédécesseur le FEAMP (Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche), qui s’est achevé en 2020, a un bilan positif. «En ce qui concerne le FEAMP, nous avons programmé la totalité de l’enveloppe. Je suis certaine que ce sera la même chose pour le FEAMPA. Au total, 235 projets ont été financés. Nous avons financé l’installation de 8 jeunes pêcheurs, nous avons remotorisé des navires, participé à l’installation de nouvelles lignes de production, acheté des machines à trier le poisson sur les bateaux, etc…» se réjouit la vice-présidente de la Région. Ce fonds qui s’est écoulé de 2014 à 2020, a également permis la création de 300 nouveaux emplois et le maintien de
1 650 postes.