Entrepreneuriat
2024, année record des créations
Après deux années de stabilité, la création d’entreprises en France atteint un rebond historique. En 2024, plus de 1,1 million de nouvelles entités ont vu le jour, selon l’Insee, en hausse de près de 6% sur un an. Cette tendance positive portée par les micro-entrepreneurs, profite à la majorité des secteurs.
L’attrait pour l’entrepreneuriat reprend et atteint même un record en 2024. L’Insee, dans son bilan paru le 4 févier dernier, revient sur cette forte dynamique entrepreneuriale. 1,11 million d’entreprises nouvelles ont vu le jour en 2024, soit un rebond de 5,7 % par rapport à l’année précédente, malgré une perte de vitesse en fin d’année.
Cette hausse s’explique par l’essor des micro-entreprises en progression de 7 % (716 200 créations), pour représenter, à elles seules, près des deux tiers des créations (65%). A cela, s’ajoute la bonne performance des sociétés dont les créations augmentent de 5% (284 600). En revanche, les entreprises individuelles classiques continuent à perdre du terrain : affichant une baisse de 3% (110 500 créations), elles se situent à leur plus bas niveau depuis 2015.
Le transport-entreposage, moteur de la croissance
La hausse des créations d’entreprises concerne la plupart des secteurs. Le transport-entreposage se démarque avec une hausse particulièrement nette (25%), qui fait suite à une reprise progressive amorcée en 2023 (+6%), après un repli de 38% en 2022 pour cause de crise sanitaire. Portée par les micro-entreprises, la bonne résilience de ce secteur impacte la montée globale du nombre de nouvelles créations. Dans le détail, une hausse significative est ainsi observée dans les activités de poste et de courrier (+28%), qui comprennent la livraison de repas, ainsi que dans le transport de voyageurs (+25%), stimulé par les plateformes numériques. Le transport routier de fret interurbain, enregistre 2 900 créations supplémentaires, tirées par les micro-entrepreneurs. «En 2024, le secteur des transports et de l’entreposage devient ainsi le premier contributeur à la hausse d’ensemble des créations d’entreprises», note l’Insee.
Les activités de services administratifs et de soutien poursuivent leur développement (+16 %). Les créations bondissent de quelque 12 % dans l’industrie et l’hébergement-restauration. Avec 8 700 nouvelles entités, le commerce affiche une augmentation de 6%, soutenue par les micro-entreprises (60%) et la vente à distance (+24%). A l’inverse, le secteur des « activités spécialisées, scientifiques et techniques » poursuit son repli, à -6%, en raison, notamment, du déclin des créations dans le «conseil pour les affaires et autres conseils de gestion» (-16 %). Dans l’immobilier, la baisse s’élève à 5%. Elle est principalement due au repli - sans surprise- des agences immobilières, dans un contexte de crise du logement (-8%).
Sur le plan géographique, les créations d’entreprises progressent dans toutes les régions métropolitaines. La Bretagne, les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes se distinguent avec une croissance de près de 8%, sur un an. Les régions Normandie et Provence-Alpes-Côte d'Azur affichent de moindres hausses (respectivement ,+4,8% et +2,9%).
Baisse de l’emploi à la création
En 2024, seulement 3 % des nouvelles structures classiques (sociétés ou entreprises individuelles) emploient au moins un salarié, soit un point de moins par rapport à l’année précédente. En particulier, les sociétés sont nettement moins nombreuses qu’auparavant à embaucher dès leur lancement (4% en 2024, contre 12% en 2012). Les micro-entrepreneurs sont, quant à eux, très rarement employeurs à la création, souligne l’Insee, puisque ce régime est souvent choisi pour des activités individuelles. Les entreprises classiques nouvellement créées, quand elles embauchent, recrutent en moyenne trois personnes, davantage dans la construction, l’industrie et le transport (quatre à cinq salariés).
Les jeunes créateurs privilégient le micro-entrepreneuriat
Les créateurs d’entreprises individuelles sont en moyenne âgés de 35 ans. Les micro-entrepreneurs sont plus jeunes que les créateurs d’entreprises individuelles classiques (39% ont de moins de 30 ans, vs 36%). Côté secteurs d’activité, le transport-entreposage et l’information-communication séduisent des créateurs plus jeunes ( 31 ans, en moyenne). Alors que l’industrie et l’hébergement-restauration attirent davantage les plus âgés (respectivement 43 et 40 ans). Enfin, à 43%, la part des femmes parmi les créateurs d’entreprises individuelles se maintient par rapport à 2023.
A.B et B.L