Banque de France de Meurthe-et-Moselle
2023 : navigation conjoncturelle à l’aveugle...
La Banque de France de Meurthe-et-Moselle vient de présenter à Nancy, le 9 février, le bilan 2022 et les perspectives 2023 de l’économie régionale. Bilan des courses, tous secteurs confondus, l’année débute avec un manque de visibilité générale.
Brouillard total ou presque ! À l’occasion de la présentation du bilan 2022 et des perspectives 2023 dans la région par la Banque de France de Meurthe-et-Moselle, le 9 février dernier à l’hôtel Mercure centre gare à Nancy, c’est l’impression quasi générale que les représentants de l’écosystème économique du département ont pu avoir. Après une bonne heure de présentation pilotée par Sylvie Deprugney, directrice départementale de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle et réalisée par Olivier Meynadier, adjoint de la directrice départementale et Hélène Rimlinger, responsable Service Entreprises, secteur par secteur, la synthèse est simple : résistance de l’économie l’an passé puis un tassement à venir cette année.
Effet volume ou effet prix ?
L’Industrie a affiché l’an passé une croissance à deux chiffres pour atteindre une augmentation d’activité de l’ordre de 13,6 %. Dans les services marchands, la progression est moindre mais tout de même présente avec 5,7 % de hausse de l’activité l’année dernière. Dans le Bâtiment, elle atteint les + 4,6 % et dans les Travaux Publics, les + 5 %. Cette résistance certaine s’est soldée par une poursuite des investissements de la part des entreprises. Mais «s’agit-il d’un effet volume ou d’un effet prix ?», comme interrogent les équipes de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle. La réponse apparaît toute trouvée : l’effet prix apparaît plus que logique avec une répercussion, même légère, de la hausse des prix des matières premières enregistrée l’an passé et qui, semble-t-il, commence à se détendre tout comme les problématiques d’approvisionnement. Conséquences directes : les marges des entreprises sont moindres et les trésoreries commencent à se tendre. Cette donne devrait s’accentuer si les prévisions en termes d’inflation demeurent les mêmes. «L’inflation a suivi une pente ascendante depuis 2021 et a connu une large poussée en 2022. Nous sommes passés d’une inflation conjoncturelle à une inflation sous-jacente. Le pic devrait être atteint au 1er semestre de cette année. Selon plusieurs estimations, un retour à une inflation de l’ordre de 2 % est envisageable pour la fin 2024 voire fin 2025», assure Sylvie Deprugney. À ce contexte, s’ajoute la crise de l’énergie et une flambée des prix loin d’être encore maîtrisée malgré les aides étatiques présentes tout comme les différents accompagnements possible, notamment via l’Ademe, pour accompagner les entreprises vers une transition énergétique. Cette résilience des entreprises locales n’aura qu’un temps, c’est une quasi-certitude. Les aides passent, les problèmes restent. Face à la situation, les prévisions générales pour 2023 se traduisent «par une moindre visibilité, une volonté des entreprises à consolider leurs effectifs mais avec une réduction des investissements sauf dans le secteur de l’Industrie», conclut la Banque de France de Meurthe-et-Moselle. Jusqu’ici tout va encore, à peu près bien...
Recrutement : frein à la croissance
«Les problèmes de recrutement sont un frein à la croissance des entreprises.» Le constat n’est pas nouveau aujourd’hui mais il a été rappelé par Sylvie Deprugney, directrice départementale de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle. Tous les secteurs d’activité y sont aujourd’hui confrontés.