2021, une année inédite pour Pôle emploi Hauts-de-France
Le directeur régional de Pôle emploi Frédéric Danel a dressé le bilan de l’activité 2021, marquée par un contexte inédit de crise sanitaire et de reprise économique. Pour que les personnes les plus éloignées de l’emploi puissent bénéficier de cette reprise et pour agir sur la réduction des tensions du marché du travail, Pôle emploi Hauts-de-France, épaulé de ses partenaires, a renforcé tout au long de l’année écoulée ses actions dans les territoires.
De l’aveu de Frédéric Danel, 2021 fut une année inédite, évidemment en raison de la crise sanitaire mais également en ce qui concerne la reprise économique, avec pêle-mêle un niveau de croissance élevé, un dynamisme économique qui se traduit par «des volumes de recrutement inégalés depuis 20 ans», une reprise de l’activité immédiate facilitée par le plan de relance et une tension du marché du travail.
«Nous n’avons pas accompagné autant de recrutements depuis très longtemps, des recrutements qui s’effectuent en moyenne en un mois, observe Frédéric Danel. L’autre fait marquant de 2021, c’est l’amplification des tensions de recrutements, en partie d’ordre structurel, auxquelles sont confrontés tous les secteurs d’activité.»
Plans d’actions spécifiques
Pour faire face à ces tensions, Pôle emploi Hauts-de-France a mis en place des plans d’action spécifiques pour certains secteurs, comme la restauration ou le BTP, qui ont porté leurs fruits et permis rapidement, une fois la reprise économique lancée, de réaliser des milliers de recrutements (5 000 pour le seul secteur de la restauration en région).
«Nous sommes aujourd’hui dans un système coopératif, où tous les acteurs, partenaires, travaillent dans le même sens. Chacun a, depuis cette crise, pris conscience que recruter n’est plus aussi évident qu’avant. Nous avons identifié chez Pôle emploi des points cruciaux : agir sur l’attractivité, préparer la rencontre, renforcer les compétences», explique Frédéric Danel.
«Les entreprises qui recrutent ont parfois besoin des mêmes compétences, sur les mêmes territoires», reprend Séverine Delong, directrice territoriale Pôle emploi Nord. Les 500 conseillers dédiés à l’entreprise chez Pôle emploi sont aux côtés des entreprises pour identifier leurs besoins et les différents leviers à actionner pour rendre l’offre d’emploi attractive et trouver ces compétences. «Nous étudions également, avec l’entreprise, des solutions d’adaptation, de formation, l’objectif étant d’élargir le vivier des candidats, en nous appuyant sur les spécificités et les valeurs de l’entreprise», poursuit Séverine Delong.
«Nous recrutons en moyenne 250 personnes par an. Notre problématique, qui s’est intensifiée avec le Covid-19, était de gérer les pics d’activité quotidiens sur des périodes très courtes. Il fallait trouver les bons profils en termes d’amplitude horaire. Même si nous avons été élu pour la 11e année consécutive 'Top employer', il a fallu retravailler notre attractivité et construire une offre qui attire de nouveaux collaborateurs. Nous avons réfléchi avec Pôle emploi à la façon dont nous pouvions identifier des compétences intrinsèques plutôt que de nous pencher sur des CV. Nous avons donc organisé des sessions de formation individuelles et collectives, très enrichissantes pour nos équipes, et qui ont permis de toucher des potentiels que nous n’aurions sans doute pas détectés avec une approche plus classique. Nous avons ainsi pu recruter 25 personnes», illustre David Lameirinhas, directeur de la relation client chez le leader européen dans la distribution de produits et services pour l’environnement de travail Lyreco (originaire du Nord de la France).
La préparation des rencontres, un élément déterminant
«Un des moments clés pour transformer le besoin d’une entreprise en recrutement, c’est de préparer les rencontres. Il est essentiel d’appréhender son environnement de travail, son histoire, et d’identifier son besoin pour ensuite mieux le partager avec les futurs candidats, à qui nous prodiguons un accompagnement personnalisé, via des ateliers, pour les aider à préparer la rencontre avec le recruteur, mettre en avant leur savoir-être…», complète Emmanuelle Leroy, directrice territoriale Pôle emploi du Pas-de-Calais.
«Nous avons dû, par obligation, délocaliser notre production en Pologne à la fin des années 1990. Aujourd’hui, nous réimplantons un outil de production en Hauts-de-France, qui sera opérationnel au 1er mars prochain. Nous avions besoin de nous adosser à Pôle emploi pour recruter rapidement, et dans un premier temps 25 personnes. Nous avons travaillé sur notre marque employeur et dressé le portrait type d’un opérateur de production de filature. Un programme de communication et d’information a ensuite été mis en place pour attirer des candidats», témoigne Arnaud Adens, directeur financier de Safilin (filateur de lin et chanvre à Sailly-sur-la-Lys).
Une fois les candidats présélectionnés, Safilin a opté pour la méthode de recrutement par simulation (MRS) qui mise sur le savoir-être, la motivation et les capacités d’adaptation des nouvelles recrues. «Il était important qu’ils se rendent compte de la réalité du métier et que, de notre côté, nous soyons aussi accompagné pour préparer de façon efficace les entretiens», estime Arnaud Adens.
Poursuite et intensification des objectifs
Cette dynamique d’accompagnement sera poursuivie et intensifiée cette année par des actions menées avec les entreprises, pour qu’elles puissent élargir leurs critères de recrutements et s’ouvrir à de nouveaux publics, peut-être moins qualifiés mais dont le savoir-être peut faire la différence.
Pôle emploi entend également, cette année, renforcer la sécurisation des parcours des demandeurs d’emploi, les aider à se remettre en mouvement grâce à des programmes d’actions sur mesure et individualisées qui ont vocation à réduire la fracture entre l’offre et la demande.
Pôle emploi repense les codes de la rencontre entre l’entreprise et le candidat, qui doit être «innovante» et «bousculer les codes conventionnels de recrutement» pour qu’elle soit réussie. C’est tout l’objet des 18 000 actions #TousMobilisés réalisées l’an passé, et des actions menées hors les murs, avec comme objectif que chaque demandeur d’emploi puisse se dévoiler, exprimer ses motivations et mettre en avant ses aptitudes, savoir-faire et savoir-être, dans un autre contexte.
D’autres opérations innovantes seront mises sur pied en 2022, comme "L’Art d’accéder à l’emploi", à laquelle les 84 agences Pôle emploi participeront, en lien notamment avec des structures culturelles.
Une montée en compétences qui passe par la formation
Autre priorité pour Pôle emploi : la question des compétences, particulièrement importante en Hauts-de-France où le niveau de qualification moyen est plus faible que dans les autres régions, avec 53% des demandeurs d’emploi ayant un niveau inférieur au bac. L’évolution des métiers, des process et réglementations nécessitant de plus une adaptation régulière des compétences professionnelles.
D’où l’important volume de formations financées par l’État et la Région – qui coconstruit le programme de formations adapté au marché du travail, avec Pôle emploi –, «avec une mobilisation à la hauteur de l’enjeu». En 2021, ce sont ainsi 132 000 demandeurs d’emploi qui ont été formés (contre 93 000 en 2020) : 56% d’entre eux retrouvent un emploi dans les six mois suivant la formation, les autres poursuivent leur parcours avec d’autres modules de formation ou sont accompagnées un peu plus longtemps.
Chaque année, Pôle emploi organise également des ateliers territoriaux des compétences, des temps de travail, réunissant des conseillers Pôle emploi, des organismes de formation, des professionnels de divers secteurs, des chargés de mission de la Région, qui identifient, ensemble, les besoins en termes de compétences pour l’année à venir.
Un des facteurs déterminant : la souplesse, via des dispositifs courts comme la préparation opérationnelle à l’emploi (POE), qui permettent de former les demandeurs d’emploi aux gestes professionnels de l’entreprise directement sur le poste de travail
«Les échanges avec les recruteurs et les demandeurs d’emploi sont primordiaux et doivent permettre de nous comprendre, de comprendre le contexte, pour mieux agir. La coopération est un élément déterminant, de même que la confiance qui s’est instaurée entre Pôle emploi, nos partenaires et les entreprises», rappelle Frédéric Danel.
Cette année, deux nouveaux dispositifs vont voir le jour : le parcours de remobilisation pour les chômeurs de très longue durée (deux ans et plus), un accompagnement collectif et individuel, actuellement testé dans les agences de Carvin et Creil pour être ensuite déployé dans toute la région. Le contrat d’engagement jeune (CEJ), réalisé en lien avec les Missions locales, concerne quant à lui les moins de 26 ans ; ce dispositif inédit et «très intensif» sera lancé en mars prochain. «Un conseiller Pôle emploi accompagnera 30 jeunes, avec lesquels il sera en contact permanent, de 15 à 20 heures par semaine», détaille Frédéric Danel. Le fil rouge de ces actions : donner envie de renouer avec l’emploi.
Chiffres clés 2021
- Près de 400 000 retours à l’emploi.
- Plus de 666 000 offres diffusées.
- Un délai de recrutement d’une offre confiée à Pôle emploi passé de 31 jours en moyenne contre 41 en 2019.
- 500 conseillers dédiés à l’entreprise.
- 9 400 demandeurs d’emploi ayant participé à des événements et découverte des métiers.
- 80,9% des demandeurs d’emploi satisfaits de leur accompagnement.
- 6 600 visites en entreprise.
- 18 000 événement #TousMobilisés en Hauts-de-France.
- 29 000 périodes d’immersion.
- 132 000 demandeurs d’emploi formés, dont 18 000 actions d’adaptation au poste de travail.