20 ans de réclusion pour l'ex-cantonnier cyber-pédocriminel

Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été prononcée, vendredi à Bordeaux, à l'encontre d'un ex-cantonnier accusé d'inceste, devenu "l'une des 10 cibles prioritaires" mondiales dans la...

Une peine de 18 à 20 ans de réclusion criminelle requise contre un ex-cantonnier accusé d'inceste, devenu "l'une des 10 cibles prioritaires" mondiales dans la lutte contre la pédocriminalité en ligne © LOIC VENANCE
Une peine de 18 à 20 ans de réclusion criminelle requise contre un ex-cantonnier accusé d'inceste, devenu "l'une des 10 cibles prioritaires" mondiales dans la lutte contre la pédocriminalité en ligne © LOIC VENANCE

Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été prononcée, vendredi à Bordeaux, à l'encontre d'un ex-cantonnier accusé d'inceste, devenu "l'une des 10 cibles prioritaires" mondiales dans la lutte contre la pédocriminalité en ligne.

La cour d'assises de la Gironde, devant laquelle le procès s'est tenu à huis clos depuis mercredi, a assorti cette peine, qui correspond à la sanction maximale prévue par la loi pour les faits incriminés, d'une période de sûreté des deux-tiers.

Elle a également ordonné, conformément aux réquisitions de l'avocat général, un suivi socio-judiciaire pendant 10 ans, avec injonction de soins et interdiction d'entrer en contact avec des enfants, ainsi qu'une peine d'emprisonnement de sept ans supplémentaires en cas de non-respect de ces mesures, ont précisé à l'AFP des parties au dossier.

Jugé pour avoir détenu et diffusé sur Internet "des dizaines de milliers" de photos et de vidéos pornographiques "mettant en scène de très jeunes mineurs", dont ses deux propres fillettes, l'accusé répondait aussi de viols et d'agressions sexuelles répétées sur ces dernières, depuis leur naissance en 2012 et 2015 jusqu'à son arrestation en 2020.

Ce père de famille de 43 ans, placé depuis en détention provisoire, avait reconnu les faits durant l'instruction. À la demande de son ex-conjointe, mère de leurs trois enfants, la cour avait ordonné le huis clos pour les trois jours d'audience.

L'accusé ne fera pas appel d'une décision qu'il a "comprise", selon son avocat, Me Simon Takoudju.

Durant l'audience, "il a pris le temps, à sa manière, de donner les explications qu'était en droit d'attendre la famille (...) Il sait qu'il est malade, il lui reste encore beaucoup de soins à faire en détention, il souhaite montrer qu'il a compris ses erreurs et deviendra un autre homme", a relaté le conseil à l'AFP.

Message fort

Les policiers de l'Office central pour la répression des violences aux personnes ont traqué durant plusieurs années, en collaboration avec Europol et Interpol, un internaute "très actif" sur le darknet, connu notamment sous le pseudonyme de "Kali".

En 2017, il avait notamment partagé des images montrant deux fillettes âgées alors d'"environ cinq ans" pour l'une, "un ou deux ans" pour l'autre, qui se sont révélées être les siennes.

C'est une "imprudence technique" commise lors du transfert d'une vidéo, selon l'acte d'accusation, qui a permis de l'identifier et de l'interpeller, les enquêteurs retrouvant alors à son domicile de Frontenac (Gironde) plusieurs dizaines de milliers de fichiers d'enfants victimes de pédocriminels dans le monde entier.

Outre la famille, quatre associations de protection de l'enfance s'étaient constituées parties civiles dans l'affaire.

Pour Me Nathalie Bucquet, avocate d'"Innocence en danger", la condamnation de l'accusé à la peine maximale "envoie un message assez fort".

"C'était une décision très importante, pour que la communauté des pédocriminels ait conscience que les peines qui sont prononcées sont de plus en plus sévères, a-t-elle déclaré à l'AFP. Aujourd'hui, la justice prend en compte la dimension internationale de ces agissements, on espère que ces peines seront dissuasives." 

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