15 000 jeunes pour l’avenir du bâtiment

Ouvriers qualifiés des travaux publics, du béton et de l’extraction, charpentiers, couvreurs, maçons, géomètres, dessinateurs en BTP, chefs de chantier, conducteurs de travaux, électriciens, serruriers, carreleurs, plombiers-chauffagistes, peintres… En scrutant les besoins en recrutement des entrepreneurs du bâtiment de Meurthe-et-Moselle auprès de Pôle emploi, ce sont là pléthore de métiers qui se voient stipuler : 100 % de difficultés à recruter. Cela se traduit par des centaines d’emplois difficilement pourvues ou restant vacantes, faute de candidats. La situation dans le département lorrain ne diffère en rien de celle des autres territoires de l’Hexagone. On voit défiler t des enquêtes régulières sur cette pénurie de main-d’œuvre. Quant à en expliquer les raisons… «Traverser la rue pour trouver du travail dans le BTP ?» La réalité est sans doute plus complexe et se compose de facteurs variés. Pour renverser la tendance, du moins l’enrayer, Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, Nadia Hai, ministre chargée de la Ville et Olivier Salleron, président de la Fédération française du Bâtiment ont signé le 15 avril dernier une convention nationale avec, pour objectif, de favoriser l’accès aux entreprises du bâtiment à 15 000 jeunes, demandeurs d’emploi et stagiaires issus prioritairement des quartiers de la politique de la ville et réfugiés en situation régulière. L’ensemble des métiers et des fonctions de la branche BTP sont concernés par le dispositif.

La pénurie de main-d’œuvre inquiète les filières

Concrètement, la FFB et ses artisans et entrepreneurs adhérents se sont engagés à proposer sur la période 2021-2022 quelque 15 000 contrats de travail et stages, dont des contrats d’apprentissage ou de professionnalisation, avec la perspective d’emplois stables. Le dispositif «15 000 jeunes talents bâtisseurs», découlant du plan «1 jeune, 1 solution» s’appuie sur les mesures décidées par le Premier ministre, Jean Castex, lors du dernier Comité Interministériel des Villes. Pour réussir cette initiative, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, le ministère du Logement et le ministère de la Ville, en lien avec les services de l’État, mobilisent Pôle emploi, les réseaux associatifs et d’insertion, en corrélation avec les régions et les départements. Ce déploiement de ressources humaines et de compétences sur les territoires doit permettre d’identifier 15 000 jeunes et demandeurs d’emploi, voulant intégrer le BTP. Lors de la session 2018-2019, 21 000 personnes avaient été recrutées, par ce biais. Dans le contexte de la crise, la branche bâtiment et travaux publics est parvenue à maintenir son niveau d’emploi, en augmentant de 12 % ses apprentis. Car, c’est une réalité. La rareté des candidats amène souvent les entreprises à contacter des débutants qu'ils pourront former. La gageure demeure alors de les fidéliser. En 2010, le périmètre Grand Est recensait plus de 4 500 apprentis dans le BTP. Dix ans plus tard, ils étaient 3 000. Du chemin et beaucoup de travail restent à faire pour recouvrer des chiffres susceptibles de rassurer nombre de filières qui s’inquiètent face à une relève en pointillés. Car le problème se situe en amont : dans la région, des centaines d’offres sont non pourvues dans le bâtiment… en apprentissage.