Groupe Emile Fournier & Fils

120 ans et du hareng plein la botte !

Christophe et Stéphane Fournier, quatrième génération du groupe familial, ont dévoilé la plaque du 120e anniversaire de l’entreprise calaisienne le 21 janvier, en présence du député de la 7e circonscription Pierre-Henri Dumont et de Michel Hamy, vice-président du Grand Calais.

900 tonnes de poissons par an sont fumés sur le site calaisien. (© Aletheia Press / L.D.)
900 tonnes de poissons par an sont fumés sur le site calaisien. (© Aletheia Press / L.D.)

C’est au hareng côtier de la mer du Nord que la dynastie Fournier doit son succès. En 1901, Marie Blondel, arrière-grand-mère des dirigeants actuels, créait un site de fumaison de harengs, rue Mouron à Calais, puis un point de vente pour écouler les poissons pêchés par son mari. Peu à peu, le hareng fumé a fait école. Lorsque son petit-fils Emile a repris les rênes, il a élargi le marché à l’ensemble du territoire national. L’entreprise fait aujourd’hui 1 800 m² de superficie et compte une quarantaine de collaborateurs. Afin d’accroître sa réactivité dans la réponse au client, un pôle de préparation et d’expédition des commandes a été créé à Boulogne-sur-Mer, en plein cœur de la zone Capécure.

Stratégie de diversification

Saumon, maquereau, cabillaud, sardine, sprat, thon, flétan sont venus rejoindre le hareng dans les salles de fumaison, même si ce dernier représente encore 30% du chiffre d’affaires. Labellisée «Entreprise du patrimoine vivant» pour son savoir-faire artisanal – salage à l’ancienne et fumage au bois de hêtre en provenance des forêts allemandes –, la saurisserie Emile Fournier n’en développe pas moins ses marchés à l’export. «Le marché en France se rétrécit, explique Christophe Fournier. Il y a moins de grossistes et les centrales d’achat serrent la vis.» En 2019, les dirigeants rencontrent sur le salon SIRHA de Lille des Italiens, grands consommateurs de harengs fumés. Ils décrochent un marché, mais les exigences sont légion : les Italiens veulent un taux de sel de 11% dans leurs harengs fumés, alors qu’il est de 3% en France, avec une DLC (date limite de consommation) de six mois, et conditionnés en paquet de 1 kg.

120 tonnes à livrer par an

Afin de répondre aux exigences italiennes, les Fournier doivent mettre en place une nouvelle chaîne de conditionnement. Six personnes ont été embauchées en CDI pour ce marché spécifique, et les dirigeants recherchent encore un chef d’équipe. «Il va bien falloir un an pour se former à ce marché, le digérer et dans le même temps monter en puissance, avant d’envisager d’autres marchés potentiels», insiste le gérant.

L’entreprise a subi les conséquences de la crise sanitaire en enregistrant une baisse de son chiffre d’affaires de 13%. Il était de 6 millions d’euros en 2019. Elle persévère néanmoins dans sa dynamique de croissance et de diversification. En 2020, la société est devenue le Groupe Émile Fournier & Fils, avec un nouveau logo, et l’identification de ses trois marques commerciales : Fournier Fils, Accary et les Fumés de l’Océan que l’on peut trouver, entre autres, dans le magasin de la rue Mouron à Calais, là où, précisément 120 ans plus tôt, Marie Blondel écoulait les harengs de son mari.