104 emplois francs dans l’Eure
Après une phase d’expérimentation, le dispositif des emplois francs a été étendu à tout le territoire français le 1er janvier. Cent quatre entreprises et associations euroises pourront en bénéficier cette année.
Ce 20 février, Virginie Sené-Rouquier, sous-préfète des Andelys, rencontrait les titulaires des deux premiers contrats « emplois francs » à Vernon. Ouaiba Boussetta, 42 ans, travaille pour O2, une entreprise de service à la personne ouverte en août 2018. Ousmane Gundoy, 20 ans, est arrivé du Nigeria avec sa famille il y a deux ans. Il a signé un contrat avec l’enseigne Leclerc. Leur point commun : leur lieu de résidence. « Les critères sont simples, souligne Virginie Sené-Rouquier. C’est le lieu de vie de la personne qui détermine si elle est éligible au dispositif. Il lui suffit d’habiter dans l’un des onze quartiers prioritaires de la politique de la ville identifiés dans l’Eure. Ce sont des zones qui connaissent un taux de chômage deux à trois fois supérieur à la moyenne nationale. Il s’agit de lutter contre les freins à l’embauche et de favoriser l’insertion professionnelle durable. L’entreprise peut prétendre à une aide jusqu’à 15 000 euros sur trois ans pour un CDI. Pour un CDD d’au moins six mois, le montant maximum s’élève à 5 000 euros sur deux ans. » La personne, doit être inscrite à Pole emploi ou à une Mission locale ou être adhérente à un contrat de sécurisation professionnelle.
Simple et incitatif.
« Peu importe le niveau d’étude et l’âge du candidat, complète Guillaume Rueda, directeur de Pôle emploi Vernon. Le dispositif se veut simple et incitatif. A candidatures équivalentes, c’est un coup de pouce pour la personne issue d’un quartier prioritaire. » Seules contraintes : la personne recrutée ne doit pas avoir fait partie de l’entreprise dans les six mois précédents et le poste ne doit pas avoir fait l’objet d’un licenciement économique dans les six mois. L’employeur a ensuite trois mois pour faire sa demande. Florence Gouvernet, gérante de O2 explique : « je connaissais le dispositif grâce aux informations diffusées par ma franchise. Mais Pôle emploi m’a également indiqué que je pouvais demander cette aide. Le formulaire est rapide à remplir. ». Pour Ouaiba Boussetta, son embauche à temps partiel en CDI est un soulagement : « J’ai un bac +2 . J’ai longtemps travaillé à Paris. Quand je suis revenue à Vernon, dont je suis originaire, je n’ai pas trouvé de travail stable qui me permette d’élever mes enfants ». L’embauche d’Ousmane Gundoy s’est est faite en partenariat avec la Mission locale qui collabore régulièrement avec l’hypermarché Leclerc de Vernon. Après deux semaines d’immersion puis quatre semaines en intérim, Ousmane s’est vu proposer un CDI. « Jusqu’ici, je n’ai eu que des petits emplois » raconte le jeune homme qui s’occupe du rayon droguerie-parfumerie. « Nous recherchons d’abord des qualités humaines quand nous recrutons » souligne Stéphane Dupuis, directeur administratif et financier. « Avec cette mesure, nous pourrons entrer en contact avec des entreprises pour leur une collaboration, estime Aurélien Savino, directeur de la Mission locale Vernon Seine Vexin. C’est aussi une réponse aux jeunes qui pensent qu’il n’a rien pour eux, un moyen de les inciter à nous rejoindre ».